Wednesday, February 11, 2015

Citation du 12 février 2015

I put my arms around him yes and drew him down to me so he could feel my breasts all perfume yes and his heart was going like mad and yes I said yes I will Yes. (je lui ai mis mes bras autour de lui oui et je l'ai attiré sur moi pour qu'il sente mes seins tout parfumés oui et son cœur battait comme fou et oui j'ai dit oui je veux bien Oui.)
James Joyce - Ulysse (Il s’agit des derniers mots du monologue de Molly Bloom qui clôt le livre de Joyce – A lire ici)
Le livre doit se terminer sur « Oui ». Il doit se terminer sur le mot le plus positif du langage humain.
James Joyce – (cité dans Ellmann, p. 523) Cité ici par Frankie Pain (La Bloggeuse des Grands chemins).

Le livre doit se terminer sur « Oui »… La citation rappelée par Frankie est parfaitement compréhensible. Mais elle ne délivre pas l’émotion contenue dans ce bref mot : Oui ! Il faut aller voir sur place, à la fin du livre justement, ce que ça donne : on découvre alors que seul l’amour donne sa substance au Oui. Le monologue final de Molly Bloom, 50 pages sans un signe de ponctuation, est un hymne à la vie, hymne à l’amour – hymne qui ne peut se terminer que par Oui ! (1)

Ceux qui pratiquement mon blog le savent : j’aime bien ironiser à l’approche de la Saint-Valentin, et certes, je vais sans doute récidiver incessamment. Je m’amuse facilement de ces élans qui se disent absolus, quand on le sait bien ils vont retomber en faisant pschitt !
Mais il faut être un peu sérieux et accepter de voir que cet absolu, même s’il est bref, existe vraiment, ou du moins qu’il est vécu somme une expérience extrême ; expérience qui ne se dit pas, qui n’a même pas de mot pour se dire, sauf un seul : Oui.

Oui… L’absolu existe et les amoureux l’ont rencontré… Cet absolu est constitué par le consentement à l’amour. On parle volontiers du chavirement qu’on connaît lorsqu’on est amoureux. On parle aussi du vertige de l’amour (son cœur battait comme un fou). Mais il y a beaucoup plus que de l’affolement. Il faut se rappeler que ce consentement est acceptation sans conditions de tout ce que voudra notre amant(e). C’est cela le oui de Joyce – du moins celui de Molly. Et nous n’avons pas à nous demander à quoi elle consent par ce oui : l’amour est ouverture, mais il crée aussi ce qu’il y a derrière l’ouverture, à mesure qu’il avance.
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(1) Voir ici.


2 comments:

Fany said...

Alors aussi un poème qui se termine par OUI ...
Ici :

http://www.per-bast.com/90-poemes/682-a-la-lisiere-du-temps

Bonne journée Jean-Pierre :-)

Jean-Pierre Hamel said...

Merci pour cette superbe poésie, Fanny.
Occasion d'observer que le OUI en question est ici réponse et non affirmation - éventuellement solitaire, comme dans le monologue de Molly Bloom.
Je vous embrasse
Jean-Pierre