Wednesday, February 25, 2015

Citation du 26 février 2015

Paradoxalement, seul un incroyant pourrait éventuellement prouver la vérité de Dieu. Le croyant, lui est trop occupé à aimer : il ne guette pas des démonstrations, mais des caresses.
Didier Decoin – Il fait Dieu
Dire que l’incroyant peut prouver l’existence de Dieu n’est pas aussi paradoxal qu’il y paraît : les théologiens sont parfois des athées qui ont cherché dans les livres sacrés une occasion d’exercer leur intelligence. On objectera que si un athée parvenait à prouver l’existence de Dieu alors il cesserait instantanément de l’être – mais c’est faux. En tout cas c’est ignorer le caractère des preuves de l’existence de Dieu qui ne montrent jamais que sa possibilité.  Car comme le dit Pascal, Dieu nous reste caché. S’il apparaît, c’est comme dans l’épisode du buisson ardent : dissimulé pour ne pas réduire l’homme en cendres. Croire en Dieu ne suppose pas simplement un état de la conscience : cette croyance doit être en plus un acte de foi qui nous mène à constater que Dieu est.
L’opposition proposée par Didier Decoin entre l’athée qui raisonne et le croyant qui n’écoute que son cœur est bonne pour la midinette : c’est elle qui attend des caresses. Mais que fait-elle pour en recevoir ? …
En tout cas, le croyant doit cultiver en lui la foi ; c’est elle qui lui donne ce sentiment non pas seulement d’aimer, mais aussi d’être aimé. C’est la foi qui donne la sensation de recevoir et pas seulement de donner. Bref : la foi est un sentiment qui atteste l’existence de ce que nous ressentons : puisque je reçois des caresses, alors il y a bien quelqu’un qui m’en donne.
Et si ces caresses, c’étaient moi qui me les donnais ? Si Dieu en moi, n’était qu’une image de moi-même ?
On dira là encore que c’est incompatible avec la réalité : la foi s’accompagne non seulement des caresses de Dieu le bien-aimé, mais aussi de ses courroux terribles, de ses reproches, et des remords qu’il nous inflige.

Bon – Dieu n’est pas seulement conçu à mon image. Il peut être aussi l’image de mon Père.

No comments: