Sunday, April 22, 2007

Citation du 23 avril 2006

Those who would give up Essential Liberty to purchase a little Temporary Safety, deserve neither Liberty nor Safety (1)

Benjamin Franklin

On croit rêver…la suppression des protections des la vie privée des citoyens, les lois sur l’immigration, sur le secret bancaire, j’en passe et des meilleurs : tel est le contenu du Patriot act, ou « Loi pour unir et renforcer l'Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme » et c’est Georges W. Bush qui l’a fait voter (2)

Bon, pas la peine d’épiloguer : la question qu’on se pose est « de B. Franklin ou de Georges W. Bush, qui donc a tort ? »

Examinons d’abord le contexte :

- B. Franklin se place dans la perspective des pères fondateurs de la nation américaine (par exemple Thomas Paine). Les américains sont alors persuadés que c’est l’Etat qui risque de nuire à la liberté des citoyens. C’est pourquoi la constitution américaine comporte des lois limitant son pouvoir, afin de protéger le citoyen de ses abus.

- G.W. Bush se place dans la perspective où le danger viendrait de l’extérieur : on est donc dans une « logique de guerre ». Dans cette perspective, les limitations de la liberté ne porteraient atteinte qu’à ceux qui en sont ennemis (3). Sauf que, l’ennemi, il est en réalité à l’intérieur.

Supposons que je sois en guerre avec, disons la Chine (Bof, pourquoi pas ?). Je vais dire que tous les chinois résidant sur le sol français devront être soumis à des restrictions dans leurs déplacements, que leurs téléphones seront écoutés, leur courrier ouvert, etc.. Il y a une « muraille de chine » qui nous protège, nous citoyen français, parce que ces lois liberticides ne risquent pas de s’appliquer à nous. Maintenant supposez que nous soyons en « guerre » avec les lascars des banlieues. Essayez de faire de même : vous allez limiter aussi vos libertés, parce que, qu’on le veuille ou non, ils sont tous citoyens français, comme vous. Il n’est donc pas extraordinaire de supprimer une liberté, simplement je ne peux interdire une liberté pour autrui sans y renoncer pour moi même.

Si en effet mon ennemi est mon voisin, s’il est un de mes concitoyens, si la menace vient précisément de lui ? C’est alors que les libertés fondamentales du citoyen risquent d’être menacées : tout simplement parce que sans liberté, pas de droits. Même le prisonnier a des droits, sans quoi on pourrait lui faire subir n’importe quel sévice. (Mais là, il n’est même plus question de citoyenneté ; les limites sont celles qui sont imposées par les droits de l’homme).

On peut faire tout ce qu’on peut, pour nous protéger des terroristes. Mais quelle sécurité puis-je avoir si je suis, moi honnête citoyen, injustement soupçonné de terrorisme ?

Vous ne vous sentez pas concerné ? Et si je disais : « pédophile » au lieu de terroriste ?

(1) Traduction : “Ceux qui abandonneraient leur liberté fondamentale pour obtenir temporairement un peu de sécurité, n’auront ni l’une, ni l’autre ». Pour l’établissement de cette citation, voir cet article de Wikiquote

(2) Sur le Patriot act, lire ceci

(3) Georges Bush est un adepte de Saint-Just et de Robespierre : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » voir Messages du 24 et du 25 octobre 2006

2 comments:

Anonymous said...

Erreur dans la traduction : c'est sécurité au lieu de liberté (lapsus révélateur ?)

Jean-Pierre Hamel said...

Lapsus évidemment : merci de me permettre de le corriger;
Révélateur : sans doute, masi de quoi???