Friday, July 05, 2013

Citation du 6 juillet 2013


Aux rois, Lemouël, aux rois le vin ne convient pas / ni aux princes l’alcool.
Car, s’ils en boivent, ils oublieront les lois / et trahiront la cause des petites gens.
La Bible – Livre des proverbes (ch. 31, proverbes  4 et 5 – Traduction TOB)
Nous avions cité il y a quelque temps les proverbes bibliques pour en tirer une médication de la tristesse par le vin.
Aujourd’hui nous pourrions tout aussi bien prendre le contrepied de cette évocation des effets bénéfiques du vin, et parler de ses méfaits, capables de faire oublier au Roi que son devoir est de soulager la misère. Mais il parait plus important de dire ce qu’est selon la Bible – sous l’effet de l’alcool ou non – la perversion politique par excellence : l’oubli de la loi qui fait méconnaitre la cause des petites gens.
Oui, le mépris de la justice sociale, là est la faute politique par excellence. Et puisqu’il s’agit de la Bible, ajoutons que c’est un péché.
Bon : aucun de nos politiques, quelques soit sa couleur politique ne refusera de s’incliner devant ce jugement. Reste à dire : 1) de qui ou de quoi ces malheureux sont victimes, et 2) en quoi consistent au juste leurs droits.
1) Les petites gens qui souffrent de leur « petitesse » sont victimes soit du sort qui s’acharne contre eux, soit d’une injustice sociale.
            - Une infirmité naturelle doit être soulagée par la charité publique, même si personne n’en est responsable.
            - Par contre, être victime de la misère due au chômage résultant de la rapacité des capitalistes, voilà ce que la loi devrait empêcher.
2) Il n’y a pas exactement de droit à la santé, pas plus qu’il n’y a un droit à l’amour – voire même au bonheur, tout simplement parce que cela ne relève pas de la Puissance publique. Quel décret pour empêcher les virus de nous attaquer ? Quelle loi pour contraindre les amoureux à continuer à s’aimer ?
Par contre on peut décréter que l’Etat – faute de pouvoir interdire les licenciements – devrait prendre en charge les besoins les plus urgents de ceux qui ont été affamés par le système économique ou financier. Que l’on crée un fonds de secours pour les chômeurs, qu’on assure un logement décent à ceux qui sont jetés à la rue, et une éducation aux enfants que la pauvreté empêcherait d’y accéder.
Le mépris de ces droits-là est malheureusement fréquent dans notre mode moderne, et on ne jurerait pas que ce soit parce que les dirigeants picolent.

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