Wednesday, October 16, 2013

Citation du 17 octobre 2013

« Garde, Vieux Monde, tes fastes d’un autre âge » proclame-t-elle / De ses lèvres closes. « Donne-moi tes pauvres, tes exténués / Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres, / Le rebus de tes rivages surpeuplés, / Envois les moi, les déshérités, / Que la tempête me les rapporte / De ma lumière, j’éclaire la Porte d’Or! »
Emma Lazarus – Le nouveau colosse (poème gravé sur le socle de la Statue de la liberté à New-York) (Version « originale » en Annexe)

Envois-les moi, les déshérités, / Que la tempête me les rapporte : Lampedusa… Malte… Les Canaries… Gibraltar…
La liste de ces malheureux ballotés sur l’océan dans une coquille de noix est longue, elle est cruelle quand on la rapporte à ces vers d’Emma Lazarus écrits en 1883 – L’histoire n’a hélas rien changé : les rivages surpeuplés existent toujours ; les déshérités qui les peuplent sont toujours aussi pauvres ; la tempête les emporte… et elle rapporte leurs cadavres qui vont s’aligner sur les quais de Lampedusa.
Si, il y a quand même quelque chose qui a changé : en 1883 la Porte d’Or était grande ouverte et il y avait une statue gigantesque pour en éclairer l’entrée.
Et aujourd’hui ? La solidarité européenne sollicitée par l’Italie se met enfin en marche : l’Europe va financer  une armada d’hélicoptères, de croiseurs et de vedettes rapides pour détecter les misérables embarcations où ces pauvres gens se sont embarqués, après avoir payé leur place en se saignant aux quatre veines  – et pour les refouler au cas où ils ne se seraient pas déjà noyés.
Il n’y aurait donc personne aujourd’hui pour accueillir ces malheureux migrants ? Si fait - et vous savez quels sont ces pays accueillants ? Ceux qui étant dépourvus de code du travail peuvent exploiter ces nouveaux esclaves en leur versant un salaire qui leur permette de survivre en stagnant dans la misère qu’ils ont fuie.
Inutile de dire que nous, nous avons un code du travail – et que nous le faisons respecter à grand coup de reconduite à la frontière.
On a des principes ou on n’en a pas !
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Annexe :
“Keep, ancient lands, your storied pomp!” cries she / With silent lips. “Give me your tired, your poor, / Your huddled masses yearning to breathe free, / The wretched refuse of your teeming shore, / Send these, the homeless, tempest-tost to me, / I lift my lamp beside the golden door!” Lire ici

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