Saturday, October 27, 2007

Citation du 28 octobre 2007

La meilleure preuve que le travail n’enrichit pas c’est que les pauvres travaillent sans fin.

Jean d’Ormesson (1959)

Pour être riche, il faut naitre riche. C'est avec un certain cynisme que Jean d’Ormesson nous le rappelle. Mais en 1959 bon nombre de jeunes, et pas seulement ceux de la haute bourgeoisie (voir les Vitteloni de Fellini) affichaient volontiers un réel mépris du travail .

De plus, d’Ormesson commet une faute logique : que les pauvres soient des travailleurs ne prouve pas que tous les travailleurs soient pauvres. Se pourrait-il donc qu’il y ait des travaux qui n’enrichissent pas et d’autres qui enrichissent ?

Au moment où on nous serine qu’il faut travailler plus pour gagner plus, il serait intéressant de savoir quel est le travail qui enrichit et lequel nous laisse dans la pauvreté. Par exemple : qu’un Smicard travaille à perdre haleine, il restera dans sa médiocrité sociale. Quand c’est un trader, ça change tout.

On en revient donc à cette question si souvent débattue depuis Marx (1) : quel est le juste prix du travail ( = de la force de travail) ?

Si nous laissons de côté la thèse marxiste du salaire naturel (= celui qui compense l’énergie dépensée par le travailleur, sorte de minimum vital, au quel personne ne croit plus aujourd’hui, sauf ceux qui ne touchent que ça), il reste la théorie du marché. La valeur du travail humain, c’est exactement le prix que l’employeur est décidé à payer un employé et que celui-ci est près à accepter. Mais pourquoi payerait-on un ouvrier 1000€, alors qu’on paye un footballeur 100000€ (ou plus, je ne sais) ?

La réponse naïve consiste à dire : parce qu’il marque beaucoup de buts, et que des comme lui, il n’y en a pas beaucoup sur le mercato. Evidemment. Mais surtout, c’est parce qu’il permet à son club de gagner beaucoup, beaucoup d’argent. Le travailleur est rétribué en fonction des profits qu’il permet de réaliser. Si vous êtes un super vendeur, vous allez vous enrichir par votre travail, parce que votre patron va s’enrichir encore plus que vous. Sinon, pourquoi vous emploierait-il ?

Si vous n’êtes pas content, faites la révolution faites-vous patron.

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P.S. Je n’ai pas repris la formule du Guizot, déjà examinée le 19 novembre 2006

(1) Je devrais même dire depuis Ricardo

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