Thursday, October 18, 2007

Citation du 19 octobre 2007

C'est peut-être au dehors que l'on guette, mais c'est toujours au fond de soi que l'on attend.

Jérôme Touzalin - Le Morceau du boucher

Attendre… Guetter… Quelle différence ? S’agit-il de quelque chose de plus qu’une différence entre deux étapes du même processus ? Guetterait-on ce qu’on attend pas ? Attendrait-on sans guetter ?

La célèbre parabole des dix vierges (les vierges sages et les vierges folles) ne dit pas autre chose : les folles sont celles qui attendent sans pourvoir guetter faute de pouvoir allumer leur lampe pour apercevoir l’époux promis et qui arrive durant la nuit. Veillez donc ; parce que vous ne savez ni le jour ni l'heure, conclut Matthieu (1). A l’inverse, vous avez celui qui guette sans attendre, c’est à dire sans savoir quoi. C’est le valet qui part avant d’avoir entendu ce que son maître allait lui demander de rapporter ; c’est par cet exemple que Descartes condamnait la précipitation et la prévention dans la connaissance.

Pour moi qui ne suis pas dans l’attente d’un signe du Seigneur, je verrais plutôt dans cette remarque l’indice d’une dénivellation entre des niveaux de conscience : différence entre le dehors et le dedans ; entre le contact avec le dehors - la réalité, et le fond de soi. Entre la conscience et l’inconscient.

On ne peut guetter que ce qui existe : la réalité, la situation ou l’objet qui passe par là et qu’il faut saisir aux cheveux (2). Mais nous sommes déçus par le résultat ; savons-nous pourquoi nous guettons ce que nous guettons ? Ce pouvoir ? Pourquoi faire ? Cette femme ? Est-elle si belle ? Si riche de sentiments ? Cet homme ? Qu’a-t-il en plus de ce qui vous comblera 6 mois pas plus ?

Bref, nous devrions guetter ce que nous attendons vraiment, mais ce que nous attendons, nous ne le savons pas, tout simplement parce que la réalité ne nous en donne pas l’exemple. C’est quoi donc, ce qu’on attend ?

L’objet-a ? A quoi bon guetter ce qu’on ne trouvera jamais ?

… A moins que…. Tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé dira Pascal.


(1) Matthieu 25.1 à 25.13 A lire ici surtout pour ceux qui croient que les vierges folles sont folles de leur corps !

(2) Eventuellement, lire le Post du 19 septembre 2007

1 comment:

Anonymous said...

Bonjour,

Je me sens très honoré car je suis l'auteur de cette formule que l'on peut trouver dans une de mes pièces intitulée aujourd'hui "Auteur en panique"; Pièce dont nous allons commencer bientôt les lectures.
J'apprécie évidemment beaucoup ce que vous dites... mais je ne vais pas me mettre à parler après le professeur... les professeurs ne savent-ils pas bien plus et bien mieux, ce que les auteurs ont voulu dire eux-mêmes ?
Mon père était professeur de lettres classiques...
Enfin, sachez que la seule et vraiment heureuse année que j'ai passée dans le secondaire fut la classe de philo. Je ne dis pas cela pour vous complaire, par une forme de flatterie, non, je le dis parce que j'y ai vraiment, vraiment été heureux.
Jérôme Touzalin www.touzalin.com
et si la curiosité vous pousse vous pouvez trouver d'autres citations de moi sur le site www.evene.com en écrivant mon nom dans la case recherche.
Bonne journée.