Saturday, August 14, 2010

Citation du 15 août 2010

Il n'y a rien de plus triste que la tristesse d'un homme gai.

Armando Palacio Valdés – La joie du capitaine Ribot

Tristesse II

Hier j’ai réglé mes comptes avec ceux qui refusent d’échanger un préjugé contre 3 hypothèses.

Aujourd’hui je voudrais parler d’un autre préjugé, qui m’est propre cette fois : je déteste qu’on me dise : « Tout(e) petit(e), les clowns me faisaient pleurer… », parce que ça ne me paraît pas très authentique, j’ai l’impression que c’est un poncif ramassé n’importe où, et réinjecté dans des souvenirs d’enfants, après coup, histoire de faire l’intéressant…

Je dois reconnaître pourtant qu’il y a quand même là une part de vérité.

Reportons-nous à la citation de Valdès (1) : la tristesse est particulièrement saisissante quand elle apparaît sur fond de joie ; c’est un procédé, un peu comme dans les mélos, où les pleurs pour être émouvants, doivent surgir au milieu des rires.

- Pourquoi est-ce que je ne supporte pas qu’on me dise que les clowns font pleurer certains enfants, pendant que les autres s’étouffent de rire ? Parce que ça me paraît artificiel, comme quelque chose de trop énorme pour être vrai.

- Par contre, remarquez combien on est attentif quand la tristesse surgit avec nuance et pudeur dans la joie.

Exemple : on parle toujours avec émotion de Charlie Chaplin, qui dans un de ses films (le quel ???), nous montre Charlot – personnage facétieux et drôle – qui pleure parce que sa maison brûle. Il pleure, oui – mais on ne le voit que de dos. Il sait pleurer de dos –Bravo l’artiste ! Mais surtout : Bravo le réalisateur qui sait qu’il ne faut surtout pas montrer les larmes de Charlot.

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(1) Sur Valdès, voir ici (si vous ne maîtrisez pas la langue de Cervantès la traduction Google paraît supportable)

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