Friday, August 03, 2012

Citation du 4 août 2012


Couvrez ce sein que je ne saurais voir: - Par de pareils objets les âmes sont blessées, - Et cela fait venir de coupables pensées.
Molière - Tartuffe (1664), III, 2 (cité le 12-07-2007)
«Personne ne prêtait attention à nous, et un jour nous avons enlevé nos t-shirts»
Manifestante de l’association ukrainienne Femen

 
Après avoir parlé du pouvoir de fascination exercé par le corps féminin sur les hommes, on ne pouvait rester sans évoquer les manifestantes qui, il y a peu à Londres, ont manifesté seins nus pour attirer l’attention – contre l’Arabie saoudite qui impose le port du voile à ses compétitrices olympiques.
Rappel : les Femens sont des jeunes femmes ukrainiennes à l’origine, plutôt bien faites, qui vont sur la place publique – si possible là où se jouent les évènements qu’elles dénoncent – et dénudent leurs poitrines sur laquelle elles ont peint des slogans en rapport avec leurs revendications. En sorte qu’on ne puisse voir leurs seins sans du même coup lire leur propagande.
Les membres de cette association commentent ainsi leur action : « Avant, les belles femmes nues étaient forcément des mannequins, des prostituées, ou des pornstars. Maintenant ce sont des combattantes qui ne veulent pas vous séduire, mais vous faire peur et vous faire passer un message. »
C’est donc aussi un message féministe : les femmes peuvent utiliser leur corps comme bon leur semble, y compris comme arme contre les abus masculins.
Mais malgré tout, la réalité reste ce qu’elle est : elles utilisent quand même cet appel intime à l’instinct masculin qui porte presque de force le regard des hommes sur ces charmes – et suscite, comme le dit Tartuffe, de « coupables pensées ».
Ne s’agit-il pas alors d’un procédé déjà ancien, utilisé dans la publicité et le commerce ? Quand on vous propose une voiture avec, assise sur le capot, une pin-up avec un décolleté très avantageux, ce n’est pas simplement pour la beauté du tableau.
Pour évoquer l’efficacité du procédé, je rappellerai cette vieille publicité (1983) pour le Cachou Lajaunie où l’on voit une plantureuse créature secouer ses seins généreux comme des boites de cachous. Ça durait exactement 5 secondes, mais on ne l’oubliait pas.
Si vous ne connaissez pas voyez ici.

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