Nous ne pouvons jamais juger la vie d'autrui, car chacun sait sa propre douleur, son propre renoncement. C'est une chose de penser que l'on est sur le bon chemin, une autre de croire que ce chemin est le seul.
Paulo Coelho
Deux idées pour le prix d’une :
1 – Inutile de prétendre juger le coût des choix opérés
par autrui pour orienter sa vie : car
chacun [ne] sait [que] sa propre douleur, [que] son propre renoncement
2 – Ne pas juger non plus qu’il s’est trompé parce qu’il
a pris un autre chemin que nous : c'est une chose de penser que l'on est sur
le bon chemin, une autre de croire que ce chemin est le seul.
Si la première idée est relativement banale : après
tout nous savons bien qu’il faut lutter en permanence contre la tendance à identifier
les souffrances et les joies d’autrui aux nôtres (1) – en revanche on a plus de
mal à croire que d’autres choix que les nôtres seraient également pertinents. Y
a-t-il donc plus d’un bon
chemin ?
o-o-o
Pour s’orienter dans la vie nous faudrait-il un GPS comme
celui de notre voiture ? Toutefois, pour qu’il nous indique le bon chemin
– le seul bon chemin – encore faudrait-il lui donner les critères de ce
choix : le plus rapide ? Le moins onéreux ? Avec ou sans
péages ? Avec des villes-étapes ?
Réglons donc notre bio-GPS : accepterons-nous les
autoroutes de la vie ? Voudrons-nous prendre les raccourcis ? Et les
détours, en ferons-nous ? Il faut se décider, mais une fois cela fait,
abandonnons-nous au guidage automatique.
Quoique… A la différence du GPS, nous souhaiterons peut-être
faire ces choix non pas une fois pour toutes, mais à chaque instant – et
même la direction finale, je peux parfaitement en changer en cours de route. Il
peut même y avoir des déviations, je peux être réorienté sans l’avoir demandé
sur une nouvelle route, avec une nouvelle direction et me déclarer satisfait
avec ça.
Exemple ? Je rate mon concours d’entrée à Normale
Sup’, mais voilà que je réussis le concours de percepteur : imprévu mais
après tout n’est-ce pas une carrière qui fera mon bonheur plus surement que
celle de Professeur (ou de directeur de cabinet du ministre) ?
- Reste que le GPS a quand même une supériorité sur
nous : il sait à tout moment où nous sommes. Avec lui, impossible de se
perdre, d’être comme dans la lointaine Bretagne sur une petite route qui va on
ne sait où.
Quoique… Cette supériorité en est-elle une ? Voudriez-vous
être bio-localisable comme vous êtes
déjà géo-localisable ? Souhaiteriez-vous
être en permanence informé de votre position sur le chemin de votre vie ?
« Au
carrefour, prenez la deuxième sortie ; puis vous êtes arrivés à la fin de
votre vie. »
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(1) On a coutume de valoriser l’empathie ; soit, mais
elle peut être parfaitement illusoire.
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