Tuesday, November 09, 2010

Citation du 10 novembre 2010


Ce qui me plait chez toi / C’est ton petit bidon / Tes petites poignées d’amour / Je trouve ça trop mignon / Même si les autres dans la rue / Te trouvent un peu trop gras / Pour moi c’est confortable / Quand tu me prends dans tes bras

René-la-Taupe Mignon-Mignon (Paroles vidéo, ici la version courte)

J'ai écrit les paroles [de Mignon-Mignon] en sept minutes top chrono, entre midi et deux heures. C'est un délire de quelques minutes qui se vend partout en France.

Séverine Thomazo, directrice marketing chez Fox Mobile


J’ai beaucoup hésité avant de faire entrer René-la-Taupe dans mon florilège des citations en Langue Française. Non seulement parce que l’aveu de son auteur laisse planer un doute sur sa valeur, mais aussi parce que je craignais, en révélant que la France avale goulûment ces bêtises, de donner une image bien médiocre de notre beau pays.

Et puis, songeant que moi-même j’avais commis un éloge des poignées d’amour, et songeant que nos compatriotes en peu enrobés devaient être heureux que René-la-Taupe les aide à mieux vivre leur embonpoint, je me suis décidé à passer outre mes scrupules.

C’est qu’au fond on est devant un fait de société : non pas que cette ritournelle imbécile amusante en soit un, mais plutôt parce que l’obésité envahit nos rues et qu’il faut bien accueillir parmi nous tous ces gens qui déplacent leur quintal à chaque pas.

De quoi s’agit-il en fait ? De donner une image positive de ceux qui violent ouvertement les canons de la beauté et de la santé – sans oublier ceux de la vertu. Est-ce si difficile, de dire que les femmes qui dépassent les 80 kilos et les hommes qui en font 100 sont des gens comme tout le monde, que leur volonté est aussi forte que celle de n’importe qui, et que leur quantum de bonheur et d’allégresse est à la hauteur de ce qu’on entend dans Mignon-Mignon ?

Pourquoi donc est-ce si difficile ? Les lobbies des marchands de plats allégés et de fitness sont probablement à l’œuvre, et j’en veux pour preuve la photographie que j’ai moi-même diffusée dans le Post signalé plus haut : des poignées d’amour comme celles-là ne sont sûrement pas celles que chante René-la-Taupe…

Il reste qu’inexorablement le poids des français augmente au point que les tailles des vêtements suivent en s’élargissant peu à peu. Simplement on ne dit pas aux clientes : le 38 d’aujourd’hui habille des femmes qui il y a 20 ans auraient été obligées d’acheter du 40.

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