Tuesday, September 04, 2012

Citation du 5 septembre 2012


La diplomatie est l’art de faire durer indéfiniment les carreaux fêlés !
Charles de Gaulle
Pactes sans sabres, ne sont que palabres. [Covenants, without the sword, are but words]
Hobbes - Léviathan,II, XVII (cité le 26 avril 2006)
Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre.
Winston Churchill – Le Times du 7 novembre 1938

Charles de Gaulle était un soldat et c’est en soldat qu’il parle de la diplomatie. D’accord en cela avec Hobbes, il considère que la diplomatie ne peut rien construire de valable et de solide dans les relations internationales, et – pire encore – qu’elle maintient des situations qu’il vaudrait mieux voir disparaitre. Mieux vaut casser les carreaux que d’avoir à supporter indéfiniment leur fêlure.
Qu’est-ce que la diplomatie ? L’art de la représentation des intérêts d’un pays auprès d’un pays étranger nous dit le dictionnaire. Bien sûr, mais ce que vise le Général ici, c’est plutôt un art de la négociation, de celles du moins qui pérennisent une situation de conflit en mettant sous le tapis la crise qui en résulte, sans rien changer du tout quant au fonds. S’il s’agissait d’éviter la guerre on peut dire que le gain risque de n’être que momentané, et que les inconvénients des accords conclus par les diplomates n’empêcheront pas, qu’un jour ou l’autre, se déclenche une guerre : les carreaux fêlés finiront par voler en éclat sous l’impact des balles. On peut supposer que de Gaulle visait les accords de Munich de 1938, mais on a aussi l’exemple de la division de l’Allemagne entre l’Est et l’Ouest – ou bien aujourd’hui les tentatives d’accord sur les armements nucléaires avec Téhéran.
Oui, Charles de Gaulle parle en soldat de la diplomatie. Mais nous, qu’en dirions-nous ? Nous qui n’avons ni tanks, ni avions, ni le bouton rouge de la force-de-dissuasion : préfèrerions-nous une « bonne guerre » à un mauvais accord ? Je veux dire : un accord qui pérenniserait une situation bancale, et non pas un accord qui nous garantit et le déshonneur et la guerre ?
Et quand bien même on risquerait aussi la guerre, mais un peu plus tard ? Ne serions-nous pas comme madame du Barry suppliant au pied de l’échafaud : De grâce, monsieur le bourreau, encore un petit moment. (Voir ici)

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