Wednesday, January 11, 2012

Citation du 11 janvier 2012

Sartre, Suarez, Karleil, Alain
Lorsque l'humanité sera enfin sage, Nous passerons de la compétition, Dans l'individualisme à l'individualité, Dans la coopération.
Colette Magny – Co-opération – Chanson
Mes abeilles couvrent deux mille cinq cent kilomètres carrés de terres dont je ne suis pas propriétaire, à la recherche de leur pitance, butinant de fleur en fleur pour lesquelles je ne paye aucune location, volant le nectar, mais en retour pollinisant les plantes. C’est une forme d’agriculture anarchique et paisible…
Sue Hubbelle- Une année à la campagne
Je dois aux Grigris de Sophie ce texte et l’idée qui va avec. Qu’ils en soient remerciés (1).
Passons sur l’originalité qui consiste à faire des abeilles non un exemple d’activité féconde, pas plus que d’organisation sociale, mais bien plutôt d’anarchie.
Oui, ça c’est vraiment original, parce qu’au fond de tout ça, il y a l’idée qu’en oubliant le principe de la propriété privée on peut parfaitement prospérer, que l’on n’est ni dans l’affrontement de la rapine, pas plus que dans l’échange, mais dans la complémentarité des besoins individuels, puisque – faut-il le dire ? – c’est en satisfaisant leurs besoins que les abeilles fécondent les fleurs aux quelles elles dérobent leur nectar. (2)
Pas d’échange… Belle idée, sauf qu’on oublie un peu que le nectar ne sert qu’à attirer l’abeille, qu’il n’intervient en rien dans la reproduction de la plante, et que s’il existe, c’est que la nature a anticipé l’échange avec l’insecte fécondateur : tu me pollinises et en échange je te donne mon nectar - qui n’existe que pour ça.
Même chose avec la reproduction chez les humains : il faut bien que la nature nous ait donné des organes à la fois reproducteurs (pour l’espèce) et jouisseurs (pour les individus), sans quoi ça ne marcherait pas. (3)
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(1) Voici le texte entier : « Mes abeilles couvrent deux mille cinq cent kilomètres carrés de terres dont je ne suis pas propriétaire, à la recherche de leur pitance, butinant de fleur en fleur pour lesquelles je ne paye aucune location, volant le nectar, mais en retour pollinisant les plantes. C’est une forme d’agriculture anarchique et paisible, et de gagner ainsi sa vie exerce sur moi un tel attrait par son côté sauvage, erratique, maraudeur qu’il me rend inapte à toute autre méthode, sauf peut-être le cambriolage des banques. » Sue Hubbelle- Une année à la campagne
(2) Il est vrai qu’on trouverait une idée assez proche chez Mandeville
(3) Ceux qui se sont posé la question : « Pourquoi les femmes ont-elles un clitoris ? » trouveront du même coup la réponse.

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