Thursday, January 19, 2012

Citation du 20 janvier 2012

C'est à l'audace de leurs fautes de grammaire que l'on reconnaît les grands écrivains.
Henry de Montherlant
1 – Il y aurait donc deux types différents de fautes de grammaires : les « audacieuses » et les ordinaires ?
Certains feraient des fautes de grammaires inconsciemment, et les autres « consciemment » ?
Ces derniers « insulteraient » notre oreille (comme le fit Martine à l’encontre de Philaminte dans ce passage des Femmes Savantes de Molière) en violant intentionnellement la règle et le bon usage ; les premiers se borneraient à fabriquer leurs phrases un peu au hasard et tant pis pour la concordance des temps : Si j’aurais su, j’aurais pas venu
On trouverait un équivalent en musique avec les dissonances. Les premières ont été intentionnelles, faites pour blesser l’oreille – ou pour la faire dresser – quand une rupture dans la phrase musicale s’imposait. Et puis on n’y fit plus attention, on ne l’entendit même plus.
2 – Les fautes de grammaires audacieuses seraient la marque des grands écrivains.
Autant dire que :
a – la grammaire n’est qu’un instrument que l’écrivain peut mettre à son service, et non l’inverse.
b – conçu comme une contrainte, cet instrument est une limite imposée à l’expression de la pensée ; une pensée véritablement créatrice peut – et doit – s’en affranchir.
c – si la force et l’originalité de la pensée impose ces fautes, alors, réciproquement, leur présence atteste de l’existence d’une telle pensée.
Bon – mais quel besoin avons-nous d’un pareil marqueur ?
D’ailleurs, saurions-nous le remarquer, nous pour qui le beau langage et devenu simplement « chiant » (ah ! J’insulte encore Vaugelas !) ; nous dont la grammaire ne comporte qu’une règle : faire des phrases qui ne dépassent pas 5 mots et des Tweets de pas plus de 140 signes.
… Quoique… Je trouve cette vidéo intitulée L’art de bien twitter : La contrainte formelle.
Oui, vous avez bien lu : ici aussi, comme du temps de Molière, il y a une « Contrainte formelle ».
Y aurait-il une grammaire du tweet ? Peut-être. Toutefois ma vidéo dure 2’50. Il n’est pas sûr que Grevisse sache faire aussi court. (1)
------------------------------
(1) En plus de ne pas connaitre Vaugelas, vous ne connaissez pas Grevisse non plus ? Pas grave : cliquez ici.

3 comments:

FRANKIE PAIN said...

je suis ravie de votre citation du jour
on m'appelle "passé simple" car je fais des erreurs sur les irréguliers
parfois mes mots sont des condensations de plusieurs et ce qui en sort c'est du bon cru
oui
vous me justifiez
sans prétention
je tiens une bonne plume

merci merci merci beaucoup

Jean-Pierre Hamel said...

Une bonne plume, en effet, et qui se livre à cet exercice périlleux mais combien ensorceleur de l'écriture.
Je pense également que, dans cet art qu'est l'écriture, la spontanéité - même ensuite reprise et affinée - est un guide essentiel.
Écrire, c'est d’abord un art de l’improvisation - comme le jazz.

FRANKIE PAIN said...

oui vous avez raison c'est cela même
si vous souhaiter avec un diaporama sur le bateau cordelia puisque vous l’évoquer ce matin
mettez moi votre mail
lamangou@yahoo.fr et je vous le fais suivre
bon dimanche