Friday, January 13, 2012

Citation du 14 janvier 2012

Ce sont ceux qui ont peu de larmes qui pleurent vite le défunt.
Proverbe Africain

Douleur III
On aura reconnu dans cette photo une scène de désespoir aux obsèques de Kim-Jong-Il.
La stupéfaction devant ces expressions de désespoir et ces larmes, est venue de leur unanimité : ce sont des foules entières qui pleurent et se tordent de douleur ; même les soldats s’y sont mis.
--> La douleur, nous parait être une émotion individuelle, quelque chose qui surgit au sein de l’être et se manifeste à l’extérieur par débordement. Comment synchroniser de pareilles larmes ? Ce que les dirigeants nord-coréens prouvent en diffusant ces scènes, va bien au-delà de la preuve de l’attachement du peuple à son Leader Bien-aimé : ces larmes prouvent, si elles sont sincères, qu’existe une communauté d’âme dans ce peuple qui pleure … comme un seul homme.
Mais justement, faut-il aller jusque-là ? On sait bien qu’il y a des pleureuses professionnelles dans certains pays ; on connait aussi le proverbe africain cité aujourd’hui : Ce sont ceux qui ont peu de larmes qui pleurent vite le défunt.
Où situer la douleur du peuple Coréen lors de la mort de son Cher leader ? Du côté de l’unanimité de la douleur, ou bien dans la manifestation de masse, chacun étant habitué à prendre sa place dans un spectacle grandiose et collectif, comme dans les parades populaires lors des manifestations à la gloire du parti ?
Il y a bien des réponses, parmi lesquelles je choisis celle-ci : on est peut-être en face d’un phénomène de foule, comme le disait Le Bon dans son ouvrage sur La psychologie des foules. On sait que Freud lui-même salua cet ouvrage établissant « les modifications du moi lorsqu'il est au sein d'un groupe agissant » : c’est-à-dire la foule.
Simplement, en Corée du Nord, la foule inclut un peuple entier, et sa mobilisation est permanente.

4 comments:

Anonymous said...

Dans cette photographie, où se situe la douleur ?

Peut-être qu’au milieu de cette foule j’aurais pleuré… car comme le rire, les pleurs sont communicatives. J’aurais senti également cette douleur qu’amène la peur de la répression.
Je pense que ces personnes étaient obligées de pleurer…

F'(VAMBILC)

FRANKIE PAIN said...

oui étranges que la vison des pleurs d'un peuple qui fut sous le règne d'un dictateur
on pleure au lieu de rire et vis et vers çà
ce que dit votre commentateur anonyme , la suite de la dictateur
on dit bien tel père tel fils.
cela va faire son chemin .
étrange sensation au moins merci de nous permettre de nous y arrêter

Jean-Pierre Hamel said...

Je pense que ces personnes étaient obligées de pleurer…
- Ce qui nous étonne, c'est le talent de ces pleureuses (et pleureurs : voir les images de soldats qui montent la garde et sanglotant)
Je me dis que le peuple Nord-Coréen m'est aussi inconnu qu'un peuple - s'il y en avait - habitant sur Mars ou sur Neptune..

Jean-Pierre Hamel said...

on dit bien tel père tel fils.
cela va faire son chemin .
- On devrait dire : tel grand-père, tel fils ; tel fils, tel petit-fils. Ce n'est pas près de s'arrêter !