Un
fonctionnement, même optimal, d'une économie de marché, fût-elle la plus riche,
ne garantit pas la survie de l'ensemble de la population.
Jean-Paul Fitoussi
Justification de la pauvreté II
Allons
bon ! Nous revoilà (comme hier) avec la question de l’écart entre les
riches et les pauvres ? Et avec celle des classes favorisées comparées aux
défavorisés ? Qu’est-ce qu’on peut encore raconter d’intéressant là
dessus ? Revenir au gâteau qu’on partage, et se demander s’il faut se battre
pour avoir le couteau ou bien trimer pour le faire grossir ? Mais
enfin ! Quelle naïveté ! Comme si on ne savait pas que depuis le
premier jour de la création c’étaient toujours les plus forts qui l’emportaient
et les plus faibles qui souffraient ! Quelle justice dans quelle
société ? A part la Jérusalem céleste, je ne vois pas où la chercher, car
c’est là que nous trouvons la promesse du retour au paradis perdu, à la pureté
qui redeviendrait la nôtre une fois que nous aurons été définitivement lavés de
nos péchés. Un lieu où nous serions enfin auprès de Dieu.
Bref :
si c’est cela que nous demandons, alors on nous explique que ce n’est pas vers
l’économie de marché qu’il faut se tourner pour l’obtenir. Car on comprend que
dans l’immanence de la société – je veux dire : dans ce qu’elle est et ce
qu’elle peut faire là, maintenant – rien de tel ne peut se produire : les
forts exploiteront toujours les faibles, et s’ils ajoutent des justifications
ce ne seront que des mensonges qui auront pour effet d’humilier d’avantage les
victimes.
Si donc la
société ne peut, dans son immanence nous donner ce que nous cherchons, où donc
trouver la transcendance qui le
permettra ?
Réponse :
dans l’amour et l’amitié de la communauté humaine (réduite, pour commencer, à
quelques hommes) ; ou dans l’espoir d’un avenir tel que celui de la
société sans classe, ou encore dans l’attente d’un accomplissement ultime de
l’humanité parvenue à la Raison. Bref c’est en la transcendance horizontale qu’il faut espérer.
Ceux que ce
concept fait rire peuvent lire l’interview de Luc Ferry ici.
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