Certains auraient tendance à prendre la raie de leurs fesses
comme méridien d'origine.
René Lefèvre
Vous trouvez ça bizarre, vous, de prendre ses fesses pour
origine du monde ?
Bien sûr, on ne va pas philosopher ici sur le tableau de Courbet : ce serait intéressant mais un peu long (1). En plus le monde qui
s’origine à partir d’un sexe (monde=ensemble des hommes) n’a rien à voir avec
la mappemonde qui s’arrondit sur ces fesses.
Alors bien sûr on aurait pu prendre une opulente paire de
seins comme support de la mappemonde : ses deux hémisphères auraient pu
sans difficultés y prendre place. Mais avouez que ce serait dommage d’exclure
l’homme de cette métaphore. Car il ne vous aura pas échappé que le créateur,
bien qu’il ait fait don aux hommes de toutes sortes de supériorités, n’a pas
cru utile de les doter de ces organes charmants.
Enfin, bien sûr on s’étonnera peut-être aussi qu’on n’ait
pas fait référence au nombril comme centre symbolique du monde (2). Certes, le
nombril n’est pas accolé à des rondeurs hémisphériques. Mais comme centre il
est mieux approprié que la raie des fesses qui localise un espace beaucoup plus
vaste. Si vous regardez le repère indiqué sur l’image ci-dessus, vous verrez que le monsieur (ou la madame ?)
habite quelque part entre Helsinki et Le Cap : pas très précis…
Et vous, mon cher lecteur, en quel endroit situez-vous le
centre du monde ? Quelque part sur votre corps (vous avez le choix de
l’endroit : rappelons qu’Atlas le porte sur ses épaules), ou bien
refusez-vous un tel enracinement, estimant que le monde n’existe que là où vous
avez mis le pied ?
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(1) Et en plus je l’ai déjà fait : voyez ici.
(2) Il faut dire que là encore j’ai largement entamé
l’examen de la question (ici).
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