- Le séjour de la félicité sera le partage des hommes vertueux.
- Il sera planté d'arbres et de vignes.
- Des filles célestes au sein arrondi et palpitant en feront l'ornement.
Mahomet - Le Coran, Sourate LXXVIII
« - Dis, c’est quoi le paradis ? - Le paradis, c’est là où il y a du vin et des femmes aux gros nichons. »
Si le Prophète l’a dit, c’est sûrement vrai. Reste qu’on peut regretter que cette représentation du Paradis soit un peu réductrice…
Loin de moi de récuser cette représentation qui fait du paradis un lieu où on trouve tout ce qui faisait le bonheur sur terre. Bon nombre de religions ont un tel paradis, et chez les chrétiens, les Gospels des noirs américains parlent du paradis comme d’un « vert jardin ».
Mais justement, la confusion repose sur le fait qu’on oublie qu’il y a deux paradis. D’abord, le paradis terrestre, le jardin d’Eden, où à coup sûr on rencontrait tout ce qui devrait faire le bonheur terrestre. Et, à côté du paradis-jardin, il y a le paradis céleste qui s’oppose au purgatoire et à l’enfer. C’est situé juste sous l’empyrée, et si vous lisez Dante, vous verrez qu’on est plus près de l’astrophysique que du catalogue Vilmorin.
Mais il est caractéristique qu’on n’ait pu se défaire de cette représentation profane du paradis, comme si la béatitude abstraite ne pouvait durablement motiver l’effort des hommes pour plus de vertu. « - Ecoute, Amin, tu mets cette ceinture d’explosif, et tu vas te faire péter au prochain check-point américain. - Et puis ? - Et puis après, tu te retrouves sous la voûte céleste à écouter des cantiques »… Ça ne marche pas.
Reste que l’éternité à jouir des plaisirs terrestres, c’est un peu lassant aussi. Voyez le roman de Julian Barnes (1) : il imagine que son personnage arrive au paradis, et là il jouit de tout ce qui fait le bonheur d’un homme : le sexe, les mets raffinés, et…le golf. Il se perfectionne au point qu’il parcourt les 18 trous en 18 coups. Et tout le reste pareil : plus rien de neuf n’est possible, il a tout essayé, tout fait, tout réussi. Il ne lui reste plus qu’à obtenir de s’anéantir, ce qu’il fait pour terminer.
(1) Une histoire du monde en 10 chapitres 1/2
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