Les petites filles aiment les poupées
Les petits garçons aiment les soldats
Les grandes filles aiment les soldats
Les grands garçons aiment les poupées
Anonyme
Astucieux, l’Anonyme ! Avec ce chassé-croisé – disons plutôt ce chiasme ça fera mieux – on a d’abord l’impression que garçons et filles, après s’être ignorés dans l’enfance, se trouvent ensuite, devenus grands, à s’aimer.
Mais si on y réfléchit un peu plus, on s’aperçoit que si les garçons aiment les poupées, rien ne dit qu’elles soient incarnées par les-filles-qui-aiment-les-poupées ; d’ailleurs on joue un peu sur le mot : les « poupées » des garçons relèvent de l’argot, alors que celle des filles sont du langage courant.
Quand aux soldats qu’aiment les filles, s’agit-il de ceux dont rêvaient les garçons, à supposer qu'ils le soient devenus en grandissant : sont-il devenus les soldats qu’ils ont aimés ?
Car enfin, devient-on ce que l’on aime ?
1 comment:
N'oublions pas que les temps changent, les bonnes moeurs aussi. De plus en plus de grands garçons aiment les soldats et les grandes filles les poupées... Et pour le coup, la similitude fait que l'on est également ce que l'on aime (enfin, si on s'arrête au sexe de la personne).
Les temps changent, mais lentement, et la croyance populaire veut que les garçons qui aiment les garçons soient plus enclins à jouer à la poupée étant petits, et que les filles aimant les filles soit plus fans de soldats. Alors le chiasme est encore valable.
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