On dit que les nouvelles générations seront difficiles à gouverner. Je l'espère bien.
Alain, Propos sur l'éducation.
Alain devait écrire ceci aux environs de la Grande Guerre, soit juste avant, soit juste après. Ajoutons qu’Alain n’était pas un anarchiste, il se définissait plutôt comme étant lié aux radicaux.
La crise des Banlieues n’est donc pas son horizon et sa méfiance envers les gouvernants a un tout autre sens ; elle est la règle de la démocratie. Je dirai même que pour lui, si le suffrage est l’essentiel de la démocratie, c’est qu’il permet de censurer les gouvernants ; les choisir n’est pas si important que de pouvoir les chasser s’ils ont failli. Mieux : qu’ils sachent qu’ils seront chassés s’ils faillissent. On ne peut empêcher les politiciens d’avoir la passion du pouvoir (cf. Machiavel) ; mais on peut aussi les tenir par là.
On voit la différence avec les nouvelles générations ; difficiles à gouverner, ça oui ! Mais veulent-elles chasser les gouvernants ? Où sont leurs revendications, leurs banderoles, leurs slogans ? Quels meneurs veulent-ils pousser vers le pouvoir ?
La citation d’Alain fonctionnait encore assez bien en mai 68. Pas aujourd’hui.
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