Thursday, January 19, 2006

Citation du 20 janvier 2006

Je n'arrive plus à souhaiter aux gens une heureuse année. Pas quand je songe à ce qui les rendrait vraiment heureux.

Gerald F. Lieberman

Qu’est-ce qui attire dans ce genre de citation ? Son coté désabusé qui se veut lucide en même temps ? Le fait qu’elle exprime tout haut ce qu’on pense tout bas ? Sa méchanceté qui dédommage de la bien-pensance ?

Bref, elle nous vengerait de tous ces individus à qui on souhaite la bonne année sans en penser un traître mot, les collègues, les vieux parents, la boulangère, la voisine de pallier…

Pour moi, ce qui m’attire plus que tout ceci, c’est qu’on affirme que le bonheur des gens n’est pas si propre qu’on voudrait le croire, et que le monde blanc-bleu ou règnent bonheur, harmonie, gentillesse, c’est bon pour ceux qui vont chez Disney pour danser avec Mickey.

En réalité, ce qu’on nous dit ici, c’est qu’il y a un bonheur d’être méchant, que c’est peut-être même la seule façon d’être heureux. Il ne s’agit même pas de prendre aux autres ce qui les rendrait heureux pour en jouir (« le bonheur des uns fait le malheur des autres »). Les autres, peut-être qu’ils n’existent même pas pour nous, en tout cas nous n’y pensons même pas ; c’est la morale qui est la grande perdante dans la course au bonheur. La seule façon d’agir moralement, c’est d’agir par devoir. Point final. Aucun rapport avec le bonheru. Et c’est Kant qui a raison.

Par contre, pour celui qui veut être heureux, le chemin du bonheur va des Infortunes de la vertu aux Prospérités du vices .

Sade n’avait donc pas tort ?

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