« Qu'ils me haïssent pourvu qu'ils me craignent »
Caligula
Caligula le débauché et le frère incestueux (il prétendait être Jupiter (incarné) et il en tirait prétexte pour coucher avec de nombreuses femmes et tout particulièrement avec ses sœurs), a servi d’anti-modèle moral. Mais sa devise est restée célèbre comme principe politique, jusque chez Machiavel (Le Prince, ch. XVII). Le Prince doit savoir se faire craindre pour conserver le pouvoir, rusé comme le renard, il doit se transformer en lion terrifiant quand la situation le justifie.
Nos politiciens ont-ils appris à l’ENA qu’il fallait au contraire se faire aimer ? Leur aurait-on expliqué que la démocratie fonctionne en gouvernant l’opinion publique plus qu’en choisissant les orientations politiques ? Sans doute, car on voit avec quel soin ils essaient de faire oublier qu’ils exercent un pouvoir et comment ils s’efforcent de nous faire croire qu’en gouvernant ils ne font qu’exécuter nos propres volontés. Ce qui serait en principe suffisant pour se faire aimer, mais leur insistance à en rajouter (dans le genre politicien sympa, toujours près des vrais gens, dans leurs banlieues ou dans leur poste de Télé), montre que ce n'est pas si facile. Machiavel disait qu’il valait mieux chercher à être craint qu’à être aimé, parce que la crainte est facile à inspirer, alors que l’amour ne se commande pas. Nous savons que non seulement on peut échouer à se faire aimer quand on gouverne, mais qu’en plus on est alors facilement méprisé.
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