Bergson
Il n'est pas besoin de souligner que cette citation - presque une sentence - fait la joie des désordonnés en tout genre: l'ado à la chambre bordélique, le travailleur dont le bureau croule sous les dossiers et la paperasse, le bricoleur dont l'atelier ne peut être pénétré que muni d'une pelle et d'une brouette.
A chaque fois, c'est la même affirmation : moi, je m'y retrouve, si on range mon désordre alors c'est là que je ne trouve plus rien, et surtout : je suis bien comme ça, si ça dérange les autres qu'ils aillent voir ailleurs, mais pas chez moi.
Bref Bergson aurait une grosse responsabilité dans ce vice (si c'est est un). En réalité il s'interrogeait sur l'objectivité du désordre, et il en faisait une simple attitude affective: le désordre n'est que la déception devant un ordre qui n'est pas celui qu'on attendait; sous-entendu : le désordre absolu (capharnaüm, tohu-bohu, chaos) n'est pas de l'ordre de l'existence, c'est une image, pas une réalité; rien ne peut être sans un certain ordre.
Je conserve de l'interprétation courante qu'on vient de décrire une idée qui m'est chère : la vie ça crée du désordre (provisoire, ordre différent, peu importe), ça dérange. L'ordre du désordre, c'est ça : créer le terreau fertile où la vie peut s'enraciner. L'ordre qui serait immuable, répétiton de lui-même, chaque jour, c'est la mort.
Mais peut-être que le désordre peut lui aussi être le même chaque jour...
A chaque fois, c'est la même affirmation : moi, je m'y retrouve, si on range mon désordre alors c'est là que je ne trouve plus rien, et surtout : je suis bien comme ça, si ça dérange les autres qu'ils aillent voir ailleurs, mais pas chez moi.
Bref Bergson aurait une grosse responsabilité dans ce vice (si c'est est un). En réalité il s'interrogeait sur l'objectivité du désordre, et il en faisait une simple attitude affective: le désordre n'est que la déception devant un ordre qui n'est pas celui qu'on attendait; sous-entendu : le désordre absolu (capharnaüm, tohu-bohu, chaos) n'est pas de l'ordre de l'existence, c'est une image, pas une réalité; rien ne peut être sans un certain ordre.
Je conserve de l'interprétation courante qu'on vient de décrire une idée qui m'est chère : la vie ça crée du désordre (provisoire, ordre différent, peu importe), ça dérange. L'ordre du désordre, c'est ça : créer le terreau fertile où la vie peut s'enraciner. L'ordre qui serait immuable, répétiton de lui-même, chaque jour, c'est la mort.
Mais peut-être que le désordre peut lui aussi être le même chaque jour...
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