Il vaut mieux des droits sur les denrées que des impositions. Un cordonnier à qui vous demanderez deux écus disputera tant qu'il pourra; et, si vous lui faites payer 25 livres de droits pour un muid de vin, il les payera sans s'en apercevoir, et gaiement.
Montesquieu - Mes Pensées
Montesquieu a l’art d’enfoncer des portes ouvertes : chacun sait aujourd'hui que l’impôt est impopulaire parce qu’on sort de l’argent de sa poche pour le donner à l’Etat, mais que la TVA nous indiffère parce qu’on ne sait jamais combien on donne à chaque achat.
L’impôt fait souffrir, et c’est pour ça que Montesquieu lui préfère les taxes. Certains aujourd’hui proposent le prélèvement de l’impôt à la source pour éviter justement ces contestations, d’autres le refusent justement pour les rendre possible.
Ajoutons que Montesquieu ne parle pas de l’impôt progressif sur les revenus, qui eux ne peuvent pas être calculés comme des taxes sur le coût d’un produit, mais sur un certain état de la fortune. Il n’en parle pas parce que ça n’existe pas à son époque, ou du moins que les tentatives faites pour l’instituer se sont soldées par un échec : une société de privilégiés est une société où les plus riches – ou les plus puissants – sont précisément exemptés de l’impôt.
Aujourd’hui le débat entre plus de taxes ou plus d’impôt est un débat centré sur la justice fiscale et sur la solidarité entre les citoyens.
Heureusement que 2 siècles de démocratie et de républicanisme se sont écoulés…
Quoique… Vous avez suivi le débat sur la suppression des niches fiscales ? Vous avez vu par quoi ça s’est soldé ?
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