C'est aujourd'hui dimanche, / Tiens ma jolie maman / Voici des roses blanches, / Toi qui les aime tant.
Les Roses blanches - Pothier – Raiter - Chantée par Berthe Sylva 1927
J’ai une triste nouvelle à vous apprendre : la pauvre Lucienne – vous vous rappelez : celle qui fut séduite et abandonnée par son amant de Saint-Jean - la voilà morte ! Son enfant – le petit que lui a fait l’odieux séducteur avant de disparaître – a volé des fleurs sur le marché pour lui apporter les roses qu’elle aime tant : et voilà qu’elle est morte (de tuberculose je crois)…
– La fête des mères… Vous avez pensé à acheter des fleurs à votre maman ? Des roses blanches ? Faites le vite avant que de devenir orphelin.
Dans l’émotion qui entoure la célébration de la Fête des mères, stimulée par tous les marchands de quelque chose censé être aimé des femmes-mamans, n’y aurait-il pas quelque chose de « lacrymal »? Quelque chose du genre : « Célébrons notre maman, parce que les mamans ça ne dure pas toute la vie ! »
J’exagère ? Oui, mais pas tant que ça. Car ce n’est pas n’importe quoi qu’on célèbre en célébrant les mamans. Et s’il doit y avoir de l’émotion, c’est parce que c’est toujours le petit enfant qui fête la maman nourricière – même s’il est devenu un ado et que la maman est plus proche de la Granny que de la jeune fille.
Au fond ce que je crois, c’est qu’il y a toujours une part de nostalgie (1) dans les rapports qu’on a avec sa mère, même quand elle est bien vivante, ce que je vous souhaite. La maman, c’est un peu le paradis perdu de la petite enfance, celui qui nous rappelle la douceur de ses caresses, et que le temps a emporté avec lui, même quand on n’a rien fait pour mériter de le perdre.
S’il y a en nous le regret de l’enfance passée, il est sûr qu’il y a aussi celui de la maman sans la quelle cette enfance n’aurait pu être.
Alors que cette maman ait été remplacée dans la réalité par une Mamie ou une Nannie, ou qui vous voudrez, qu’importe.
D’ailleurs vous avez parfaitement le droit de réenregistrer la chanson : «Tiens ma jolie Mamie / Voici des roses blanches… »
(1) J’ai bien dit « une part » ce qui signifie qu’il n’y a pas que ça – certes.
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