Nous savons bien que jamais une guerre
ne s'est présentée pour nous sous des aspects plus heureux (...). [Cette
guerre], si elle vient, nous la saluerons avec une immense espérance."
Journal
Le Matin du 2 août 1914 (Lire la citation
complète en annexe)
2
août 1914 ̶ 2 août 2014 : un siècle n’a pas
suffi à effacer le souvenir de cette guerre qu’on disait « Grande »,
et qu’on ne désigne plus aujourd’hui que par son numéro d’ordre : « 1ère
guerre mondiale », celle qui est juste avant la 2ème ̶ en
attendant la 3ème…
Mais quel souvenir a-t-on gardé de cette
guerre ? Celui d’une déploration des innocentes victimes ? Celui de
soldats qui n’étaient ni des guerriers ni des héros mais qui ont « fait
leur devoir » ̶ parfois simplement parce qu’ils n’avaient le
choix qu’entre la mitraille de l’ennemi et les balles du peloton
d’exécution ?
Sans doute. Mais permettez qu’on remonte
le temps jusqu’à ce jour fatidique de la mobilisation générale : 1er
août 1914.
(Remarquez en passant que les affiches étaient imprimées depuis longtemps, la date étant ajoutée à la main au moment voulu.)
(Remarquez en passant que les affiches étaient imprimées depuis longtemps, la date étant ajoutée à la main au moment voulu.)
Comment cet évènement fut-il vécu à
l’époque où il se produisit ? On conteste parfois que la France se
mobilisa dans un élan joyeux pour reconquérir l’Alsace et la Lorraine. Pourtant
lisez notre Citation-du-Jour (en date du 2 août) : c’est déjà la lutte de la
civilisation contre la barbarie. Nous sommes tellement civilisés que nous ne
souhaitons pas la guerre ; mais « Si
elle vient, nous la saluerons avec une immense espérance ».
La guerre contre les Boches n’était pas
seulement celle de la revanche sur les Prussiens de 1870. Elle devait être
celle de la légèreté contre l’esprit de lourdeur, le triomphe des Lumières
démocratiques sur l’impératif catégorique. Elle devait être la victoire de
Descartes sur Kant !
Jusqu’à quand durera cette espérance ? On en
reparle demain, si vous le voulez bien.
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Annexe – Nous savons bien que jamais une
guerre ne s'est présentée pour nous sous des aspects plus heureux (...). Si
nous avions l'âme belliqueuse, si nous n'étions pas profondément attachés à la
cause de la civilisation et de la paix, si nous n'étions pas le peuple qui rêve
toujours, non pas de répandre dans l'Europe la dévastation, mais d'y propager
le bonheur, comment n'éprouverions-nous pas la puissante tentation de la guerre
? (...) Si elle vient, nous la saluerons avec une immense espérance."
Journal
Le Matin du 2 août 1914 (Lire ici)
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