Oh
! – excepté celui dont le cœur l'a éprouvé, et a bondi triomphant sur les
vastes ondes, – qui peut dire le sentiment plein d’exaltation et le jeu
délirant du pouls, qui font tressaillir l'homme errant sur cette voie sans
bornes et sans traces ?
Lord Byron – Le corsaire, chant I (Cité
le 6/12/20013 – Qu’on me permette de reprendre ici une de mes citations dont je n’avais
pas exploré tous les aspects.)
Mars – Photo prise par le robot Curiosity
o-o-o
Ce
que Byron exalte ici, c’est le bonheur inexprimable de fouler une terre vierge.
Une terre sur la quelle jamais humain n’a pu prendre pied, mieux que la forêt
vierge, mieux que le champ de neige fraiche : l’étendue pierreuse de la
planète rouge.
Oui :
ce territoire sans bornes et sans
limites cette terre vierge que personne n’a jamais foulé, c’est forcément une
planète lointaine, une « terre » sur laquelle l’homme n’a jamais posé
le pied.
Quelle
est donc la nature de ce plaisir ? Ne remonte-t-il pas à une période
archaïque de notre psychisme, quand nous prenions plaisir à fouler du pied le
château de sable du petit voisin ? Ne s’agirait-il pas d’un reliquat de la
période annale où l’on prenait plaisir à souiller tout ce qui passe à notre portée ?
Voyez
les hommes de la Mission Apollo qui arrivent sur la Lune : ils posent
devant le drapeau américain (= prise de possession), et puis ils photographient
la trace de leur pied dans la poussière lunaire :
Oui,
c’est ça : le plaisir de fouler la terre vierge, ce n’est pas
essentiellement pour en prendre possession, c’est le plaisir de souiller.… Jouissance de la défloration.
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