Friday, November 24, 2006

Citation du 25 novembre 2006

Je pose en fait qu'un homme véritablement intelligent ne s'avise pas de vouloir être officier ou prêtre.

Paul Léautaud - Journal littéraire

A quoi tient la vocation ? S’agissant des prêtres je fais usage de mon joker. En revanche, pour les militaires de fréquentes campagnes de recrutement donnent du grain à moudre. Oubliés les sergents recruteurs d’autre fois ; aujourd’hui les campagnes d’affichage font miroiter les voyages, la formation professionnelle, les responsabilités, le secours aux autres, voire même la découverte de soi (1).

Entre le sergent recruteur qui ratisse des ivrognes pour en faire des soudards, et les campagnes de communication de l’armée visant à engager des techniciens supérieurs, où est la vérité ? Pourquoi devient-on militaire, si l’on ne se contente pas de la thèse de Léautaud ? Voyons les américains : leurs soldats sont :

  • des patriotes,
  • des gens qui recherchent un job bien payé,
  • des portoricains qui espèrent être naturalisés.

Seulement, voilà : la réalité est toute autre et la guerre en Irak l’a encore montré récemment : le rôle du soldat c’est de tuer et de risquer d’être tué. Tout le reste, le maintien de l’ordre, la sécurité, la paix à sauver, etc.. : tout ça, ce n’est pas la tâche spécifique du soldat. N’importe quel humanitaire, ou idéologue venu en ferait autant. La police les pompiers en font autant. Le soldat seul a un fusil mitrailleur. Et lui seul s’en sert.

La mort est son métier.

(1) Finalement, je reprends mon joker : je peux parler de la vocation des prêtres en parlant de la vocation des militaires : pour nos publicitaires, le soldat est le moine d’autre fois.

2 comments:

Anonymous said...

Bonjour,

Suite à la lecture de ce teste, je pensais être en accord avec vous.
Toutefois, c'est en pensant à mon cousin que j'ai eu un léger doute.
Il est depuis tout petit pationné de montagne. Son rêve est de devenir guide de haute montagne. Seulement pour être guide il faut pouvoir s'entrainer très fortement pour pouvoir passer le concour. Il a donc fait le choix de rentrer dans les chasseurs alpins de chamonix.

Pour des raisons financières, ou imposées, il est parti en Yougoslavie (avec les casques bleus) puis en Afghanistant, et au Congo.
A chaque fois il est revenu, changé, et souvent choqué de l'atrocité humaine...

La mort est bien son métier.

Toutefois, il est actuellement au PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) de Chamonix, où là il sauve plus directement des vies. Ce qui rejoint son souhait du départ (la montagne) et ne porte plus de fusil mitrailleur.

Cela ne légitimise pas l'armée, mais avec cet exemple, il me semble moins simple de les accuser de "publicité mensongère"

Jean-Pierre Hamel said...

Je m'incline devant le cas que vous racontez : c'est vrai que rien n'est tout blanc ou tout noir. Toutefois, ce que je propose ici reste valable il me semble : si les gendarmes de haute-montagne font principalement du secours, n'est-ce pas parce qu'on n'a guère l'occasion de les engager sur des théâtres de combat en haute montagne (et donc : il ne faut pas laisser leurs compétences sans emploi). Supposez maintenant un tel peloton dans l'armée chinoise en faction dans l'Himalaya ? On en a vu un à la télé il n'y a pas longtemps qui faisait un carton sur des pèlerins...