Sunday, November 26, 2006

Citation du 27 novembre 2006



Miss.Tic - Paris - 13

En hommage à Miss.Tic, grâce à qui les murs du 13ème nous interpellent et se colorent d’un humour désabusé…

Qu’est-ce qu’elle a donc contre le temps, la Miss ? Le temps nous tromperait, tous autant que nous sommes, tromperie « en série » ? Mais quelle tromperie ? N’y aurait-il pas une inversion (du genre de celle qu’évoque Ronsard, voir citation du 27 avril) : le temps ne nous trompe pas, mais nous, nous nous trompons à son sujet.

Notre erreur est d’oublier que le temps passe, c’est d’ailleurs le thème épicurien par excellence : il y a urgence à vivre, car le présent devient passé, et l’avenir s’amenuise. La Parque nous guette avec ses ciseaux pour trancher le fil de notre existence. Oui, et pendant ce temps là nous faisons comme si nous étions immortels, c’est à dire comme si le temps n’avait pas prise sur nous. Pire : comme si le présent ne valait rien et que seul demain était important ; comme si le stock de « demains » était inépuisable…(1)

Ce piétinement du présent est solidaire d’une autre erreur : celle de l’éternel retour. Par exemple, l’année est découpée en séquences chacune ramenant à la séquence correspondante de l’année d’avant : bientôt Noël, avec toujours les mêmes petites lumières, les mêmes magasins bondés, les mêmes repas de famille… C’est le temps du mouvement circulaire dans le ciel étoilé, celui que Platon nommait : « L’image mobile de l’éternité » (Timée).

Voilà ce que veut nous dire Miss.Tic : le temps nous trompe, parce qu’il nous fait croire que son écoulement est éternel. Que son écoulement soit éternel : soit. Mais que ce qui s’écoule le soit aussi : non. Ce qui s’écoule vit et meurt. Ce qui s’écoule, c’est ma vie. (2)

Serial killer.

(1) Voir Pascal, citation du 17 avril

(2) Pas gaie Miss.Tic ? Mais si, voyez plutôt :



2 comments:

Djabx said...
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Djabx said...

Je me permet de rajouter un petit liens sur le site de
Miss Tic

Une petite remarque, me semble que l'on parle des Parques (3 soeurs), et que celle qui coupe le fils est justement la mort (dans le sens fatalité).