Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir.
Rousseau - Du contrat social - Livre I, chapitre III (Lisez le texte ici)
Voilà qui est dit : que voulez-vous ajouter à ça ?
1 - La force est une relation et non une essence : on est « plus-fort-que », et non « fort-par-nature ». Il faut donc montrer sa force en permanence, à chaque fois que de nouveaux venus s’insinuent dans les relations avec le groupe. Pas de force sans rapport de force.
2 - A ce compte-là, le plus fort risque à tout moment de perdre son avantage, s’il rencontre un plus vigoureux que lui, ou s’il est pris par surprise (voir le sort des justiciers dans les westerns)
3 - Il faut donc que celui qui possède le pouvoir par la force fasse oublier l’existence de ce rapport et institue une légitimité, fondée justement sur la force, disant que c’est elle qui fonde le droit. C’est dire qu’on n’est pas seulement tenu d’obéir par prudence, mais aussi par devoir.
4 -Seulement la force ne fonde jamais aucune légitimité: elle est de l'ordre du fait et non du droit. Le droit du plus fort est donc une tromperie instituée par ceux qui ont le pouvoir pour se protéger de ceux qui leur sont subordonnés.
5 - La véritable source de la légitimité démocratique ne peut donc être assimilée au plus grand nombre en tant que ce serait le plus puissant (à défiler dans les rues en braillant « On a gagné… » les soir d’élection).
6 - A remarquer, accessoirement : les minorités ont donc un droit égal à être entendues.
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