Quoi qu'on dise, un mariage raté est quand même plus joyeux qu'un enterrement réussi.
Yvan Audouard
un mariage raté est quand même plus joyeux qu'un enterrement réussi : la preuve, diront certains, il arrive qu’on se marie plusieurs fois, alors qu’on n’est enterré qu’un fois… Je vous l’accorde mais la question est : pourquoi ? Qu’y a-t-il dans les mariages qui fasse qu’on les compare presque systématiquement à des enterrements ?
Sans reparler de la comédie britannique (1), la coutume de l’enterrement de la vie de garçon - de fille - montre qu’on tente de resserrer les liens qui en principe les opposent. D’ailleurs, faites comme moi, explorez quelques sites (2) qui proposent des idées sur ce genre de fiesta, vous serez étonné par leur nombre (même si ce n’est pas l’imagination qui en sort vainqueur).
Je tenterai quelques hypothèses pour répondre à ma question (après tout, on n’est jamais si bien servi que par soi-même).
- D’abord, ce qui rapproche le mariage et l’enterrement, c’est qu’on y termine quelque chose. Si à l’origine l’enterrement de la vie de garçon consistait à emmener le jeune fiancé chez les prostituées pour qu’elles l’éduquent un peu, très vite l’idée a été de marquer la fin du célibat par une débauche qui en constitue l’apothéose : l’enterrement prend ici la valeur du bouquet final - ou du chant du cygne.
-Voilà un enterrement plus joyeux que l’enterrement au sens classique de funérailles. C’est donc là que se place la différence. Après la vie de garçon, donc après le célibat, il y a la vie de couple marié ; censément plus longue et moins exaltante, elle reste une vie honorable - et donc souhaitable. Lors des funérailles, même si le prêtre s’échine à répéter que c’est l’espérance du chrétien qui se réalise enfin : rejoindre son Créateur (et éventuellement les chers disparus), le cœur n’y est pas.
- Mais surtout dans le mariage, la fête est pour tous, et on dirait même que les invités font la noce bien plus joyeusement que les jeunes mariés. Par contre dans l’enterrement, c’est toujours un peu sa propre mort qu’on anticipe (Ne demande pas pour qui sonne le glas : il sonne pour toi). C’est d’ailleurs ce qui fait que les consolations de la religion ont si peu d’effet.
N’hésitez donc pas : mariez-vous ! Et si vous l’êtes déjà, divorcez, et re-mariez vous.
(1) Je veux parler du célèbre film
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