Sunday, July 13, 2008

Citation du 14 juillet 2008

C’est la fête de la patrie aujourd’hui. La citation du jour vous offre deux citations pour le prix d’une
1 - La patrie d'un cochon se trouve partout où il y a du gland.
Fénelon - Ulysse et Grillus - Dialogue des morts
Circé ayant transformé les compagnons d’Ulysse en pourceaux, celui-ci la contraignit à leur rendre leur aspect humain. Toutefois l’un d’eux, nommé Grillus, refusa de redevenir un être humain, préférant la modestie de l’état de cochon à la gloire incertaine des aventures promises par le héros homérique.
C’est à une leçon de modestie que nous invite la plume de Fénelon. Car vous remarquerez que le cochon n’est pas ici symbole de débauche ni de paillardise ; tout à contraire, c’est à la sagesse et à la modération que ce porc nous invite. Pourquoi courir les mers et affronter les dangers, pourquoi défier les prétendants pour un incertaine Pénélope ? La truie de la bauge voisine fera tout aussi bien l’affaire.
Et quelle leçon tirerez-vous, aujourd’hui, de cette fable porcine ?
- Par exemple : le bilan carbone de Grillus le pourceau est bien meilleur que celui d’Ulysse le voyageur.
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2 - Les ouvriers n'ont pas de patrie.
Karl Marx – Manifeste du parti communiste (II – Prolétaires et communistes)
14 juillet …Défilé militaire, bombement de torse et regard arrogant sur les étrangers, là, de l’autre côte de la frontière… tout ça c’est de la préhistoire, à notre époque on est à l’ère de la mondialisation, de l’affrontement pacifique d’économie à économie, là où il n’y a plus d’alliés ni d’ennemis, mais seulement des partenaires et des concurrents.
Mais est-ce que ça n’a pas toujours été comme ça ? Le prolétariat n’a pas de patrie dit Marx, parce qu’il n’a aucun droit politique. La bourgeoisie capitaliste non plus d’ailleurs puisque ce qui porte ce nom ne désigne que le lieu géographique où sont implantées les usines et les ouvriers qui les activent. Mieux : le « juif apatride » des antisémites d’autrefois désignait d’abord le capitaliste financier dont l’argent survolait les frontières.
Bref, la mondialisation dont nous estimons faire la découverte aujourd’hui et qui rend caduque le sentiment patriotique est en fait aussi vieux que le capitalisme.

2 comments:

Djabx said...

Par exemple : le bilan carbone de Grillus le pourceau est bien supérieur à celui d’Ulysse le voyageur.

Dans la mesure où à l'époque d'Ulysse, les hommes voyageaient à l'aide d'Eole, c'est uniquement sur leur consommation de nourriture, et sur leurs déjections que l'on fera la différence.
Et j'ai comme un léger doute sur le penchant "écolo" du porc, car même s'il ne fait rien, il représente un poids double à celui d'Ulysse et mange au moins autant, quand à ses déjections on connais leurs impact sur la nature.
Bref, Ulysse a, je pense, un bilan carbonne meilleurs que celui de notre cochon.

Jean-Pierre Hamel said...

Bref, Ulysse a, je pense, un bilan carbonne meilleurs que celui de notre cochon.
-- J’admets l’argument, d’autant plus qu’on commence à sérieusement s’inquiéter du bilan carbone lié à l’élevage : je lis dans le journal que les troupeaux de bovins sont en Argentine responsables de 30% des émissions carbone de ce pays, par le fait du méthane dégagé (= éructation et flatulence) lors de la digestion de ces animaux. Au point qu’on étudie un additif alimentaire pour éviter un tel dégazage.