Monday, July 21, 2008

Citation du 22 juillet 2008

Hokusai et nous (2)

Paul Claudel – Cent phrases pour éventail (phrase 60)

Kenji : Subete : tout ; tomaru : cesser.

Hokusai – Sous la vague au large de la côte à Kanagawa (Extrait de la série : 36 vues du mont Fuji)

Si je vous parle d’Hokusai, forcément vous pensez à cette vague dont l’écume se transforme en doigts crochus menaçants comme les serres d’un oiseau de proie.

… Et forcément vous oubliez ce qui se dresse au centre de l’image et que vous prenez peut-être pour un vague lointaine : c’est en réalité le mont Fuji dont la neige fait écho à l’écume de la mer.

Claudel pensait-il à cette estampe en écrivant cette phrase pour éventail ?

Peut-être, mais surtout il oppose l’existence de la mer au néant de la terre dont la montagne est l’ultime aboutissement ; mieux que le cap ou la presqu’île, le mont Fuji est la véritable fin de la terre.

Mais pourquoi faudrait-il expliquer le poète ? Et pourquoi commenter Hokusai ?

J’avoue que ce rapprochement est pour moi l’occasion de retrouver le thème du paysage qui comporte en son sein le point saillant/dominant, promontoire où situer l’observateur en contre champ (voir post du 17 août 2007).

Et j’imagine Claudel, perché là haut, tout là haut sur le mont Fuji. Sauf qu’au lieu de regarder la vague là-bas, au large de Kanawaga, il contemple le ciel.

Ces poètes sont vraiment surprenants.

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