Thursday, July 31, 2008

Citation du 1er août 2008

Le combat est père de toute chose.

Héraclite

Voilà qui est dit : tentez la conciliation sociale après ça…

Alors certes, les anarchosyndicalistes du CNT (on m’assure que si on dit simplement « anarchistes » ça convient tout à fait) paraissent des dinosaures de la politique ; qu’ils retournent dans leur XIXème siècle, et qu’on n’en parle plus.

Oui mais, s’il s’agissait d’une thèse métaphysique, et non pas seulement politique ?

Héraclite, le « philosophe obscur », dans ce condensé dont il affectionnait la tournure le dit cette fois clairement : rien ne serait s’il n’y avait des conflits, du combat, si rien ne s’opposait à rien. Pour que le monde soit, il faut au moins deux termes, séparés, opposés, gouvernés par Polemos, le principe du conflit.

Bien sûr, ça ne suffira pas. Les rapports entre ces deux termes pourront aussi être des rapports de complémentarité et d’attirance, d’amitié (Philia). Et la plupart des présocratiques, dont Héraclite, ont fait de ces deux types de rapports : polémos (la guerre) et philia (l’amitié), les deux principes créateurs de toute chose.

– L’erreur des révolutionnaires (dont les anarchistes) serait donc moins de croire en la nécessité de la lutte que d’avoir séparé l’histoire de l’humanité en deux parties successives : d’abord le conflit (type lutte des classes), ensuite l’union (type société sans classe).

Il faudrait penser une dialectique plus intime, qui maintienne les parties opposées en présence dans une union qui serait en même temps un combat.

J’avoue ne pas me faire une idée très claire de ce que ça pourrait donner dans notre vie sociale et politique (encore que la démocratie en soit sans doute une représentation adéquate).

En vérité je vous le dis : c’est dans la vie amoureuse que ce destin tragique de l’homme se montre le plus clairement.

Tragique ? Oui, j’ai dit tragique.

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