S'il y a plus de gens qui visent à la gloire, l'Etat est heureux et prospère ; s'il y a plus de gens qui visent à la fortune, l'Etat dépérit.
Saint-Just – Fragments sur les institutions républicaines
Voyez comme nous sommes : devant cette pensée de Saint-Just, nous avons tendance à nous dire « De toute façon que l’Etat dépérisse n’est pas un mal. Surtout si c’est pour que chacun puisse accroître sa fortune. Parce que, quant à la Gloire, … »
Oui, autre temps, autres mœurs.
La crise actuelle a remis sur le devant de la scène les « libertariens » dont la caractéristique est d’être comme les libertaires favorables à la disparition de l’Etat, mais pas du tout par idéal anarchiste. Eux ce qu’ils veulent c’est la déréglementation totale, et donc la suppression de l’Etat qu’ils définissent uniquement par la fonction d’encadrement de l’activité économique. Les banques sont en faillite ? Laissons donc le marché éliminer les canards boiteux et tout ira mieux bientôt.
Mais ces récents évènements ont semé le doute dans les esprits : est-il si évident que le dépérissement de l’Etat aille de pair avec la prospérité matérielle de chacun ? La prise de contrôle des grandes banques américaine par l’Etat, annoncé par Georges W. Bush avec la mine de celui qui vient d’enterrer toute sa famille, montre qu’à l’évidence l’Etat a probablement encore de beaux jours devant lui.
Quoique… En sommes-nous si sûrs ? Savons nous aujourd’hui ce qu’il va sortir de tout ça ?
Oui, finalement j’aime cette crise, parce qu’un crise, une vraie, c’est un moment où tout devient possible. Tout est possible, parce que rien n’est certain.
Allons nous vers plus de réglementation, vers un retour de l’Etat sur l’avant-scène – et tant pis pour les libertariens ? Devons-nous croire que le capitalisme est fini (comme l’affirme un sociologue qui mobilise une page entière du Monde pour le proclamer) ? Ou alors ne s’agit-il que d’un accès de fièvre d’un système sans lendemain.
Si vous êtes pressé de le savoir, demandez à madame Irma son diagnostic.
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