Tout achever, sauf le désir.
Miss.Tic (Galerie Lafaille-Guillon – voir ici)
Tiens, une Miss en négatif : serait-ce qu’après avoir positivé pendant si longtemps, notre Miss voudrait nous apprendre à négativer ? Ou bien qu’en cette période de racisme rampant elle voudrait nous rendre sensibles à la séduction d’une Vénus Black ?
Que nenni ! Si cette image est en négatif, c’est parce qu’elle nous parle du désir. C’est que le désir est l’envers du réel, qu’il est ce qui manque à la réalité pour être désirable. Réciproquement, si quelque chose s’achève – s’épuise – c’est le besoin qui s’alimente dans réalité et non le désir qui, quant à lui, puise ses ressources dans les rêves (1).
Pourquoi donc selon vous les misses de notre Miss sont-elles si désirables ? Est-ce leur glamour ? Est-ce leur corps jeune et ferme qu’on devine sous leur petite jupe fendue et leur décolleté plongeant ? (Aïe ! vous fâchez pas, j’arrête…).
Mais non – ou : pas seulement. Si nos misses sont désirables c’est parce qu’elles sont des femmes de papier, exactement comme l’était Lou pour Apollinaire.
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(1) J’ai déjà discuté la différence entre le désir et le besoin ; je me contenterai donc de rappeler que le besoin est lié à la consommation donc à la réalité matérielle, alors qu’il y a toujours dans le désir une dimension fantasmée qui le rattache inévitablement à l’imaginaire.
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