Le Saint-Esprit est le baiser de Dieu.
Bernard de Clairvaux
– L'Amour de Dieu
Dieu vous aime, c'est du Saint-Esprit que vous recevez le baiser.
Écrire sur Internet surtout dans un Blog apporte une liberté formidable : d’abord on est entièrement libre de dire ce que l’on veut ; ensuite, si on écrit des bêtises, elles disparaitront bientôt de l’écran, poussées dehors par un nouveau Post.
Je m’autorise ainsi, en ce Lundi de Pâques, à parler de
l’Esprit Saint qui reste bien énigmatique : le Père, on sait Qui il est ;
le Fils on imagine ; mais le Saint-Esprit ?...
o-o-o
Donc originellement l’Esprit Saint est vent, souffle, pneuma. Ça, c’est la réalité « matérielle ».
Maintenant il faut aussi dire ce que fait
l’Esprit Saint. Si j’ai bien compris, il fait
justement. Il est parole de Dieu une fois celle-ci proférée ; il est ce
souffle qui anime la nature et les hommes (1) ; il est ce qui inspire les prophètes et les
croyants. Par exemple, c’est lui qui va féconder Marie (2).
Tout cela ne serait bon que pour les fidèles, afin de les
aider à faire leur Pâques ? Pas du tout ! Car on l’utilise parfois
pour faire comprendre ce principe politique de la plus haute importance : Le roi règne mais ne gouverne pas.
Et en effet, il semble bien que l’Esprit Saint ne soit là
que pour exécuter la pensée de Dieu, c’est-à-dire pour gouverner. Dieu ne peut
descendre dans le monde de la Création (3) = régner suppose une telle
transcendance qu’il Lui faut une « interface » pour agir dans la
Création.
… Et voilà notre 5ème République qui nous
revient à l’esprit. Car le partage du pouvoir entre le Président et son Premier
Ministre est bien obscur : comment le pouvoir souverain pourrait-il se partager ?
Depuis Bodin on sait que c’est impossible. (4)
Le Président doit-il plutôt dire : Moi je pense, lui
exécute. (Comme Sarkozy avec son Premier Ministre : « Il est mon
collaborateur ») ? Mais alors, à trop rabaisser l’exécutant on lui
fait perdre de son autorité – et en plus on pâtit de ses erreurs.
Le principe de notre constitution est donc plutôt à
chercher dans la théologie : le premier ministre est au Président ce que
l’Esprit-Saint est à Dieu.
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(1) Si les textes sacrés hébraïques ne mentionnent que
les consonnes, c’est parce qu’on veut épargner les voyelles qui portent la voix
et donc le souffle – c’est-à-dire le pneuma
– et qu’on le veut par révérence pour celui-ci
(2) L’Ange à Marie : « L'Esprit-Saint viendra
sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C'est pourquoi
l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. » Luc, I, 38
(3) Si l’on exclut le Dieu omniprésent de la période
hébraïque : façon de montrer que le peuple juif était bien le peuple élu.
(4) Jean Bodin – Les six livres de la République (Edition
abrégée ici)
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