Friday, August 08, 2014

Citation du 9 août 2014



La science est une tâche infinie. Le tout est un rébus, une devinette, une interrogation béante, une énigme. Pour avancer dans cette énigme aussi loin que possible, nous avons une seule ressource: notre pensée. Et un seul outil: la science.
Jean d' Ormesson – C'est une chose étrange à la fin que le monde (2010)

La science est une tâche infinie : autrement dit, on n’est pas prêt de la posséder véritablement. Oui, mais en même temps, elle est le seul instrument que nous ayons pour la trouver.
Donc :
1 – C’est la science qui  mène à la science – il faut donc la posséder déjà pour espérer la posséder un jour (???)
2 – Et donc : la science, est-elle seulement valable si le réel est une énigme, qu’on n’aura jamais fini de déchiffrer ? Et puis, de toute façon, comment sait-on que c’est la science qui est la bonne méthode ?

Sur ce premier point, on ne peut douter que l’Académicien Jean d’Ormesson maitrise parfaitement la rhétorique en général et la métonymie en particulier. Il joue donc sur l’identification du terme désignant le but (la science comme connaissance recherchée), avec celui qui désigne le moyen permettant d’y accéder : la science entendue comme méthode scientifique.
Par contre, sur le second point, on ne sait trop à quoi s’en tenir : pour comprendre le monde, nous n’avons que la science, et elle ne peut éclairer que notre pensée du réel (et non le réel lui-même) – faut-il le regretter ?
Ah… Bien sûr ! Si nous avions la Révélation, ça irait mieux. Mais pour cela, il nous faudrait un peu de foi.

C’est une chose étrange à la fin que la lecture des livres de Jean d’Ormesson.

4 comments:

Andalou said...

C’est la révélation qui mène à la
science. Pourquoi (le) (R)évélation ?

Jean-Pierre Hamel said...

Il fallait lire bien sûr _la_révélation.
Quand à dire que c’est la révélation qui mène à la science, il faut faire très attention au sens des mots qu’on emploie. Car, quand il arrive que la science tourne le dos à la Révélation (Galilée) on voit bien que les voies d’accès sont différentes et surtout que les méthodes de validation du savoir sont diamétralement opposées.

Andalou said...

" Ne peut-on pas parler de
révélation scientifique ?
Toutes les grandes
découvertes et inventions sont le
fruit d’une intuition plus que d’un
réel travail de raisonnement. L’intuition est l’instrument de
l’invention. Cette intuition
prend parfois la forme d’une
révélation."

Jean-Pierre Hamel said...

1 – « révélation scientifique ? »
--> Je n’y vois pour ma part pas d’inconvénient à condition de dire aussi qu’il ne s’agit pas de la révélation divine (ce dont je parlais dans mon Post).
2 – « Toutes les grandes découvertes et inventions sont le fruit d’une intuition plus que d’un réel travail de raisonnement »
--> Je n’en suis pas si sûr : quand on dit que Fleming découvrit la pénicilline par hasard, celui-ci ne pouvait être remarqué que par quelqu’un comme lui.
Mais de toute façon, la découverte scientifique ne peut se résumer à la formulation d’une hypothèse. Quand Einstein eut l’idée de la relativité du temps et de l’espace, admettons que ce fut comme une révélation intuitive. Mais l’essentiel était à venir : la validation de la théorie par l’expérience. Et l’expérience, ça n’a rien à voir avec l’intuition, mais avec une procédure reproductible dans tous les laboratoires du monde.
Merci de votre attention.