I am not
a businessman, I am a business, man. (Je ne suis pas un businessman, je suis un
business, mec)
Jay-Z
Jay-Z, rappeur et homme d'affaires
américain, mari de Beyoncé qui le comble de dollars, est un homme qui se
définit comme une entreprise : I am
a business.
Cette identification de la personne à
une entreprise n’étonne même plus aujourd’hui, dans l’ambiance de crise où nous
n’attendons plus notre salut que d’elle. On devrait pourtant se rappeler d’un
passé qui n’est pas si lointain.
Dans les années 60-70,
« l’entreprise » n’existait pas encore – ou du moins on ne la nommait
pas comme ça. On parlait de l’usine, du bureau, ou plus familièrement de la
« boite ». Du coup l’entrepreneur n’était que le patron, et son pouvoir
semblait tomber du ciel comme la foudre – ou comme le couperet d’une
guillotine.
On considère aujourd’hui que
l’entreprise est une structure performante, sans cesse remise en cause par la
concurrence, en mouvement vers l’avenir, et en rééquilibrage dans le présent. Un
pouvoir hypercentralisé et surtout arbitraire n’y aurait plus sa place.
Oui, c’est bien cela qui a changé :
l’entreprise était le lieu d’un pouvoir dominateur, de l’exploitation du
travailleur par celui qui achetait sa force de travail. On ne songeait même pas
que ce travailleur pourrait prendre le moindre intérêt à son travail. Il
se savait exploité et tout ce qu’il pouvait faire, c’était ruminer sa rancune.
Je me rappelle d’une déclaration de syndicaliste dans les années 60, à propos
ce ceux qu’on appelait les O.S. (= ouvriers spécialisés qui étaient tout en bas
de l’échelle) chez Citroën. Il disait : « Un O.S, c’est quelqu’un à qui on couperait un bras si ça pouvait
permettre de travailler plus vite avec l’autre. »
… Au fait : est-ce que tout ça
c’est un cauchemar du passé ? Est-ce que ça a vraiment changé
aujourd’hui ???
On va demander à monsieur Valls, lui qui
est amoureux de l’Entreprise : il doit savoir ça.
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