La
« panne spongieuse »
consiste à s’inventer des occupations afin de ne pas poursuivre le travail … Apparait
soudain l’urgente nécessité de faire autre chose.
Jean Guenot
(Lire ici)
J’avais
évoqué récemment la « procrastination »,
du point de vue des justifications qu’on pouvait lui donner. Je voudrais
revenir maintenant sur les techniques de sa réalisation, parce que, c’est un
peu trop simple de croire qu’il suffit d’aller s’affaler à la terrasse d’un
bistrot en laissant trainer le travail en partant. Il y faut quand même une certaine
insouciance, et une certaine inconscience qui n’est pas forcément spontanée.
La
ressource est alors donnée par la « panne
spongieuse » cette occupation qui va, comme une éponge absorber tout
votre temps, justement lorsqu’il faudrait se consacrer au labeur rebutant.
Un
exemple ? Lorsque j’enseignais, le labeur rebutant était la correction des
copies. Lorsqu’un – ou deux – paquets de copies apparaissait sur mon bureau, de
nombreuses obligations surgissaient alors : faire une démarche trop
longtemps différée, aller rendre des livres à la bibliothèque, ou bien aller au
supermarché faire les emplettes de la semaine. L’urgence était de refermer la
porte du bureau et d’oublier le paquet de copies. Mais surtout il fallait que
ce fût en toute bonne conscience, et pour cela, il fallait que le temps de la
correction soit entièrement absorbé par ces autres tâches.
Le
bénéfice est alors de permettre ce que Sartre appelait la mauvaise foi, c’est-à-dire
le mensonge à soi-même.
Mais
chut !... N’en parlons pas ! Que chacun puisse procrastiner sans
mauvaise conscience !
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