L'unique garantie des citoyens contre
l'arbitraire, c'est la publicité.
Benjamin
Constant – Observations sur le discours prononcé
par
S.E. le ministre de l'intérieur - 20 Août 1814
Benjamin
Constant commente l’actualité. 1
[Publicité – Pris ici au sens
de : Action de rendre public, et non de : fait de promouvoir la vente
d'un produit.]
Si Benjamin Constant revenait
aujourd’hui, 2 siècles exactement après avoir écrit cette phrase, il serait
sans doute comblé d’aise.
Car, s’il suffit de publicité pour
lutter contre l’arbitraire, nous avons Internet, les réseaux sociaux, l’information en ligne, les chaines
d’info 24/24 etc… Bref : si l’arbitraire
existe encore chez nous, c’est qu’il a une autre source que le défaut de
« publicité ».
[Arbitraire :
Qui dépend uniquement d'une décision individuelle, non d'un ordre préétabli, ou
d'une raison valable pour tous.]
On voit bien qu’il s’agit là d’un acte
despotique, contraire à ce qu’une démocratie doit réaliser. Toutefois, à l’encontre
de ce que pense Constant, on s’aperçoit aujourd’hui que les décisions les plus
arbitraires sont parfois les mieux connues, parce qu’elles sont les plus
désirées.
Car, c’est cela qu’ignore
Constant : les actes despotiques ne sont pas seulement ceux qui visent la
peuple. Ce sont aussi parfois ceux qui sont faits au nom du peuple et même à sa
demande – par exemple contre une minorité. Quand Hitler a promulgué les lois
antisémites, en Allemagne tout le monde était au courant et beaucoup étaient
d’accord. J’entends bien qu’il y a contradiction entre le fait qu’il s’agisse
de lois populaires « = voulues
par tous » et en même temps arbitraires
« voulu par un seul ». Reste que les lois antisémites étaient
établies sans raisons valables pour tous.
o-o-o
J’ajouterai encore que la
« publicité » (toujours au sens indiqué ci-dessus) peut avoir des
effets désastreux pour ceux qu’elle intoxique. On le voit
quotidiennement : la répétition de l’information en déforme la portée, on
finit par croire qu’elle a dans la réalité autant de place qu’elle en a dans la
durée des programmes d’information. Qu’on parle de la même chose 24 heures sur
24, et voilà ce qui va devenir une obsession dans le cerveau des citoyens.
La contrepartie de cela c’est que ce
souci peut alors disparaitre aussi vite qu’il est arrivé.
Un exemple ? Voyez les scandales
judiciaires qui font tâche sur la réputation de nos hommes politiques. Il
suffit qu’on attende un peu pour que la page soit tournée et qu’on les
laisse leur demande de revenir au pouvoir.
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