C'est un affreux malheur de n'être pas
aimé quand on aime. Mais c'en est un bien plus grand d'être aimé avec passion
quand on n'aime plus.
Benjamin
Constant
Benjamin
Constant commente l’actualité. 3
Cette citation, qui pourrait être le
début d’un billet pour le Courrier du cœur, est aussi un commentaire
d’actualité suite aux déboires de notre sémillant Président. Je n’y insisterai
pas.
- Ce qu’il y a de moins banal dans cette
citation, c’est qu’elle nous explique qu’être plaqué par notre petite amie est
moins traumatisant que de quitter une femme aimante. Comment cela serait-il
plausible ? Si n’être plus aimé
quand on aime encore est un « affreux
malheur », comment la situation inverse serait-elle plus affreuse encore ?
A moins bien sûr d’être victime de la vengeance amoureuse, ce qui nous renvoie
au Livre dont on a décidé de ne pas parler…
o-o-o
Faisons un petit effort de mémoire. Que
s’est-il passé quand nous avons décidé de quitter celui/celle que nous
aimions ? Laissons de côté le coup de foudre qui nous aurait saisis pour
une autre personne. Pensons plutôt au déclin de la flamme amoureuse, qui fait
qu’un matin on regarde la personne couchée à nos côté comme si elle était
quelqu’un d’ordinaire qui aurait juste le droit d’être là, sans plus.
J’aimais – je n’aime plus : c’est
très banal. Près d’elle/lui, je m’ennuie : pas grave ! Sauf que la
voilà qui se love contre moi : « Bonne
journée mon chéri ? ». Même si je n’ai pas à lui cacher que j’ai
maté les nichons de la stagiaire – et que je rêve de recommencer demain,
pourrais-je lui dire que je préférerais qu’elle ne soit plus là ? Avant
même d’être victime d’éventuelles représailles, je suis embarrassé dans mes
mensonges – le premier étant de lui dire « Oui, ma chérie je t’aime aussi ».
- Et par devers moi, je
soupire : Qu’y puis-je ?
Ça veut dire que je ne me sens plus concerné par cette histoire. J’ai tourné la
page, refermé le livre, mais je dois faire semblant de le garder ouvert. Souffrance.
- Et puis, dans un souffle, j’avoue :
Oui, je t’ai aimé – mais ça, c’était
avant. Douleur ! Ou plutôt : spectacle de sa douleur, qui
engendre quelque chose en nous qui oscille entre l’ennui et la peine.
Bref : même si les peines endurées
par l’amant volage ne sont pas si grandes que cela, quand elles sont prises
isolément, par contre elles vont rapidement
s’additionner.
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