Saturday, September 06, 2014

Citation du 7 septembre 2014



Quoi qu'on dise, les guerres civiles sont moins injustes, moins révoltantes et plus naturelles que les guerres étrangères quand celles-ci ne sont pas entreprises pour sauver l'indépendance nationale.
Chateaubriand – Essai sur les révolutions
Y a-t-il des guerres justes ?
Qui le dira ?... S’il n’y a pas moyen de sortir du dilemme du jugement sur les guerres il y a peut-être moyen de dire les quelles sont les plus révoltantes ou les moins naturelles ? Et dans ce cas, mêmes les terribles guerres civiles qui font que l’on s’égorge entre voisins ne sont pas forcément les pires.

Reprenons : il y a deux formes de guerres : les guerres étrangères et les guerres civiles.
- Pour ces dernières, on devine que l’émigré Chateaubriand qui a combattu avec l’Armée des Princes contre les soldats de la révolution (voir ici), sait qu’une guerre civile peut avoir bien des justifications, en particulier s’agissant de sauver le régime monarchique.
Hélas ! Guerres du futur contre le passé , de la volonté populaire contre le pouvoir arbitraire, les guerres révolutionnaires sont encore autre chose : ce sont des guerres « abstraites », menées sous couvert de principes transcendants, mais bien souvent au service effectif de tyrans qui attendent leur heure bien en sécurité de l’autre côté de la frontière.
- Mais justement, les guerres contre l’étranger : quelles sont selon Chateaubriand leur justification ? C’est simple parce qu’il n’y en a qu’une : sauver l'indépendance nationale (1). Cela parait bien évident : à moins de vouloir prendre possession de territoires étrangers qui sont habités par des gens supposés faire partie de la nation  (les germanophones avec Hitler, les russophones avec Poutine), on combat l’étranger uniquement pour sauver le territoire national d’une menace d’annexion.
Sauf que… Les guerres révolutionnaires françaises ont été menées pour débarrasser les peuples opprimés de leurs oppresseurs. Comme si, d’un pays à l’autre, se poursuivait le même territoire, avec les mêmes lois, avec un seul et même peuple : l’humanité !
Certains y ont cru :
« J'ai vu l'Esprit du monde sur un cheval » dit Hegel, voyant passer Napoléon à cheval à Iéna, en 1807
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(1) Notez qu’à Valmy les troupes qui sont vaincues par l’armée française sont bien des troupes étrangères Prussiennes et Autrichiennes. Mais leur chef, le duc de Brunswick venait de prendre (le 2 septembre 1792) la place de Verdun au nom du roi de France.

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