Quoi qu'on dise, les guerres civiles
sont moins injustes, moins révoltantes et plus naturelles que les guerres
étrangères quand celles-ci ne sont pas entreprises pour sauver l'indépendance
nationale.
Chateaubriand
– Essai sur les révolutions
Y
a-t-il des guerres justes ?
Qui le dira ?... S’il n’y a pas
moyen de sortir du dilemme du jugement sur les guerres il y a peut-être moyen
de dire les quelles sont les plus révoltantes
ou les moins naturelles ? Et
dans ce cas, mêmes les terribles guerres civiles qui font que l’on s’égorge
entre voisins ne sont pas forcément les pires.
Reprenons : il y a deux formes de
guerres : les guerres étrangères et les guerres civiles.
- Pour ces dernières, on devine que
l’émigré Chateaubriand qui a combattu avec l’Armée des Princes contre les
soldats de la révolution (voir ici), sait qu’une guerre civile peut avoir bien
des justifications, en particulier s’agissant de sauver le régime monarchique.
Hélas ! Guerres du
futur contre le passé , de la volonté populaire contre le pouvoir arbitraire, les guerres
révolutionnaires sont encore autre chose : ce sont des guerres
« abstraites », menées sous couvert de principes transcendants, mais
bien souvent au service effectif de tyrans qui attendent leur heure bien en
sécurité de l’autre côté de la frontière.
- Mais justement, les guerres contre l’étranger :
quelles sont selon Chateaubriand leur justification ? C’est simple parce
qu’il n’y en a qu’une : sauver
l'indépendance nationale (1). Cela parait bien évident : à moins de
vouloir prendre possession de territoires étrangers qui sont habités par des
gens supposés faire partie de la nation (les
germanophones avec Hitler, les russophones avec Poutine), on combat l’étranger
uniquement pour sauver le territoire national d’une menace d’annexion.
Sauf que… Les guerres révolutionnaires
françaises ont été menées pour débarrasser les peuples opprimés de leurs
oppresseurs. Comme si, d’un pays à l’autre, se poursuivait le même territoire,
avec les mêmes lois, avec un seul et même peuple : l’humanité !
Certains y ont cru :
« J'ai vu l'Esprit du monde sur un cheval » dit Hegel, voyant
passer Napoléon à cheval à Iéna, en 1807
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(1) Notez qu’à Valmy les troupes qui
sont vaincues par l’armée française sont bien des troupes étrangères
Prussiennes et Autrichiennes. Mais leur chef, le duc
de Brunswick venait de prendre (le 2 septembre 1792) la place de Verdun au nom
du roi de France.
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