L'homme est bon, mais le veau est meilleur.
Bertolt Brecht
Les Français sont des veaux.
Charles de Gaulle (voir ici)
Le veau est un brave animal dont on se doit de célébrer l’existence amicale en cette période de Salon de l’Agriculture.
Maintenant, on pourrait raffiner un peu : comme Jacques Chirac, dont chacun connait la préférence pour la tête de veau sauce gribiche, cet animal bien sympathique est sans doute valorisé d’abord pour ses qualités gastronomiques.
Et c’est là que nous retrouvons aussi Brecht : l’homme est inférieur au veau parce que, même s’il est bon, toutefois il ne se mange pas, - ou alors ses qualités gastronomiques sont discutables (quoique, comme on l’a déjà dit ici, les Guyakis aient eu une toute autre opinion de l’intérêt culinaire de la chair humaine.).
Mais le général de Gaulle, quant à lui avait un avis bien différent sur les veaux : le veau représente pour lui la mollesse et tout ce qu’on peut espérer d’eux c’est qu’ils se laissent massacrer paisiblement… mais – et c’est le pire – il leur arrive de ne pas en être content. On pense alors au film de Fellini, intitulé I vitelloni (= les veaux, ce qui qualifiait une jeunesse paresseuse et jouisseuse) : toute une jeunesse mollassonne et prétentieuse, qui fait des bras d’honneurs aux cantonniers mais déguerpissent dès lors qu’ils sont à leur merci.
Mais puisqu’on en est à la métaphore animale, réjouissons-nous que le général n’ait pas traité les français de porcs. Car rappelons-nous : il a prononcé cette phrase célèbre juste après avoir quitté le pouvoir en 1969, dans le sillage des évènements de 68 et du référendum perdu : on comprend qu’il veut dire que les français ne pensent qu’à « jouir sans entraves » et en travaillant le moins possible.
No comments:
Post a Comment