Citation du 24 février 2011

Les économistes sont des chirurgiens qui ont un excellent scalpel et un bistouri ébréché, opérant à merveille sur le mort et martyrisant le vif.

Chamfort – Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes (1795)

1795 : vous avez bien lu ! Il y a plus de deux siècles, on savait déjà ce que nos spécialistes du FMI nous révèlent à grand coup de sabres dans les finances de nos pays.

Si les économistes savent disséquer les morts, c’est qu’ils ne sont pas à court d’explication des banqueroutes et autres krachs boursiers : demandez-leur d’expliquer la crise de 29, vous allez être émerveillés par tout ce que vous allez entendre…. Les crises passées sont leur terrain de jeu préféré, au point qu’à les entendre, les économies « vivantes » ne sont que des morts en sursis : rien de plus décourageants que d’écouter leurs analyses de l’économie mondiale en général, et de celle de la France en particulier.

Comme disait Comte, on ne connait le passé que pour prévoir l’avenir afin d’agir sur le présent. Nos économistes agissent … hélas !

Mais là encore, ils ne font que refaire ce qui a été fait, ou plutôt redire ce qui a déjà été dit : qu’on pense à Toinette, déguisée en médecin dans le Malade imaginaire de Molière, qui annonce tranquillement qu’il faut se couper un bras parce qu’il prend toute la vitalité de l’autre.

- Hé bien, courage ! disent nos ministres : il en va de même pour l’industrie – pour qu’elle vive il faut commencer par fermer des usines, même si bien des travailleurs en vivent encore.

Vous ne voulez pas ? Attendez que j’appelle le FMI !

Et voilà que le FMI entre dans la danse :

- Réduisez – nous dit-il – les déficits. Fermez-moi ces usines, sinon ça va mal aller! Et puis, tant que vous y êtes, supprimez ces services publique qui vous coûtent cher et qui ne sont pas rentables. Et puis dépêchez-vous de libéraliser le travail : qu’est-ce que c’est que ce code du travail ? C’est un frein au développement : à la trappe !

… Le scalpel est peut-être rouillé, mais il coupe encore assez bien.

Demandez aux grecs ce qu’ils en pensent.