Thursday, November 10, 2011

Citation du 11 novembre 2011


Que tel enfant déterminé soit procréé, voilà le but véritable, quoique ignoré des intéressés, de tout roman d’amour.
Schopenhauer (voir ici)
Une poule, ça n'est jamais que le moyen qu'a trouvé un œuf pour faire un autre œuf.
Richard Dawkins – Le gène égoïste
Illustration Wikipédia
Voilà la thèse bien connue des néo-darwiniens : au lieu de privilégier la sélection naturelle qui porte forcément sur des organismes, mettons-la au seconde plan et privilégions cette tendances des gènes à se reproduire. Ce qui fait que chacun sélectionnera le ou la partenaire qui lui assure une descendance aussi pérenne que possible, soit par sa force, soit par son statut social, sa fortune, etc…
Mais on reste encore trop au ras des faits.
1 – Avec Schopenhauer on franchit un pas : il s’agit de faire de l’amour une manifestation de la sexualité, non pas en termes de pulsion obscure qu’on « sublimerait » sous le nom de relation amoureuse, mais considérons-la plutôt comme une sorte d’instinct ayant en réalité pour unique but la copulation et la reproduction. C’est donc l’intérêt de l’espèce qui parle, non celui de l’individu. La jouissance durant l’acte sexuel n’est qu’une récompense accordée à l’individu (comme le nectar est nécessaire à la fleur pour attirer l’abeille (1)). Cerise sur le gâteau, l’amour courtois (et le roman d’amour de Schopenhauer), tout comme la jouissance est en réalité destiné à procréer (2)
2 – Formulé de façon plus radicale, les individus, leur vie et les vicissitudes qui vont avec, tout cela n’a pour intérêt que d’accomplir l’acte reproducteur qui va dupliquer le message génétique.
C’est pourquoi la question de la priorité de la poule sur l’œuf est une question oiseuse (!). En réalité la poule n’est que le vecteur de l’œuf, elle peut bien exister avant lui, ce qui compte c’est qu’elle n’existe que pour lui. Et le poussin qui en sortira ? Pareil !
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(1) Faut-il le dire ? De même que le nectar n’est nécessaire que pour stimuler le processus qui va aboutir à la reproduction, on devrait dire que le clitoris ne sert également qu’à ça. Encore qu’il apporte quelque chose à la femme qui le possède, ce qui n’est pas le cas du nectar pour la fleur.
(2) Mais en réalité il ne fait que fabriquer quelques malheureux de plus. Ecoutons toujours Schopenhauer : « [Les aspirations des amants], (…) tendent à perpétuer cette détresse et ces misères qui trouveraient bientôt leur terme, s’ils n’y faisaient pas échec comme leurs semblables l’ont fait déjà avant eux »

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