Ibsen – Un ennemi du peuple
« Tous délibèrent ; un seul décide »
Maxime (Cité le 26-02-2006)
On imagine un peu une embarcation où les passagers se battent pour tenir le gouvernail et où finalement ils parviennent tous à en tenir un petit bout : un vrai bateau ivre, et le naufrage est inéluctable.
On doit donc comprendre que la formule « tout le monde doit contribuer à la direction du gouvernail » signifie qu’il ne s’agit pas de faire du peuple entier le timonier du navire, mais plutôt celui qui fixe le cap – à charge justement pour le barreur de tenir ferment le gouvernail et de manœuvrer comme il faut pour arriver au bon port.
Seulement voilà : certains estiment que même cette décision du cap est trop confuse lorsqu’il s’agit de le définir à partir du brouhaha populaire – à moins qu’on ne mette en avant ses passions et ses ignorances qui vont le précipiter les récifs.
La démocratie disions-nous (ici) consiste non à décider du cap à choisir mais à choisir qui va décider. La légitimité du chef élu va jusque-là : je veux dire qu’il n’est pas seulement l’exécutant d’un programme défini à l’avance par les électeurs, mais qu’il est aussi celui qui, en fonction de principes (certes avalisés par l’élection), va choisir les bonnes orientations du bateau.
Et que se passe-t-il quand le peuple ne se reconnait plus dans les orientations du chef ? Il le chasse et en appelle un autre qui à son tour aura la charge de légiférer selon ses convictions – et ses compétences.
Mais il arrive que, comme en Grèce, ce soit le chef lui-même qui reconnaisse qu’il n’est plus capable de fixer par lui-même le cap à suivre. Et qui demande au peuple de le faire démocratiquement – à sa place.
Et là : stupeur internationale !
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