Sexe : le fruit d'Eve fendu.
Jean Cocteau
Fendue-Défendue
Pourquoi le sexe des femmes est-il si rarement représenté par les artistes qui pourtant ne sont pas avares de représentations des attributs masculines ?
A part des artistes très contemporains, voyez la difficulté à en trouver, à l’exception de ces exemples :
Hans Memling vivait au 15ème siècle, et Houdon au 18ème. Néanmoins, les copies de la statue de Houdon réalisée en bronzes ont été « rebouchées » (1). Rien de tel pourtant pour ce qui est du sexe masculin, largement (ou longuement ?) représenté par les sculpteurs antiques.
Il y eut certes des périodes (Concile de Trente) où des « repeints » furent apposés sur les sexes masculins (l’un des peintres spécialisé dans l’opération Daniele da Volterra, fut même surnommé il Braghettone – lire ici). Mais il ne fut pas nécessaire de masquer derrière un voile le sexe féminin parce que c’était toujours déjà fait.
Alors, pourquoi cette différence de traitement pictural ?
Deux hypothèses complémentaires :
- D’abord il parait plus facile d’ignorer presque sans avoir à le dissimuler le sexe féminin (écrivons sans trembler son nom : la vulve) : il se dissimule tout seul, l’artiste n’a qu’à laisser faire la nature…
- Les artistes, sculpteurs, peintres, sont à l’époque dont nous parlons tous des hommes. Et l’homme est fier de son sexe (écrivons de même sans trembler : de son pénis) : imaginer un Dieu de la mythologie, un héros tel qu’Hercule c’est toujours le pourvoir d’un attribut de sa force – de sa virilité.
Là est sans doute l’essentiel : le pénis est un symbole de puissance. La vulve ne nous « parle pas » de la même façon.
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(1) La raison en est exposée dans la Revue du monde catholique de 1861, sous la signature de Bathilde Bouniol : « Est-il besoin d’ajouter que ces étalages de scènes trop mythologiques et nullement pudiques, rendent fort gênante la visite dans les salles de l’Exposition pour le jeune homme, par hasard candide, pour les jeunes dames et demoiselles dont le front se colore aisément encore de ces nobles rougeurs, qui vont si bien à la vertu » (Lire la suite ici)
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