Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite.
Talleyrand
Ne comptez pas sur moi pour ironiser sur les talonnettes de monsieur Sarkozy. En cette période de troubles politiques, il faut un peu plus de sérieux pour aboutir à une réflexion digne des circonstances.
Le peuple grec – du moins celui qu’on nous montre à la télévision – est un peuple qui a pris toute la mesure de la malhonnêteté de ses dirigeants politiques (qui ont triché avec les comptes publics), puis de leur incapacité à redresser la situation. Ils sont gouvernés par de petits hommes, qui n’ont pas su dominer leurs ambitions personnelles, et puis qui n’ont pas su susciter dans le pays une mobilisation nationale autour des efforts à consentir.
On pourrait peut-être tenter de les excuser : la petitesse est relative. On n’est jamais absolument petit ; on est simplement plus petit que... Les grecs sont donc gouvernés par de petits hommes simplement parce que ceux-ci ne sont pas à la hauteur des évènements. De même nous, Français, avons vu combien (sans remonter jusqu’à juin 1940) il était révélateur de voir des hommes politiques aux prises avec les évènements de mai 68. Comment Pompidou a dû se débattre pour retrouver un point d’appui alors que tous les leviers de commande du pays lui échappaient. Et combien même le Président – Le Général – à cru être acculé à la démission.
On en revient à la thèse de La Boétie, qu’on résumera ici de la façon suivante : le pouvoir des chefs (rois, tyrans, présidents) est un pouvoir fragile, qui ne tient que parce que le peuple qui lui est soumis le veut bien. La Boétie croyait y lire un désir de soumission. Talleyrand en fait plutôt le résultat d’une illusion. Soit
Reste que cette illusion se dissipe quand les évènements se compliquent et qu’il apparaît clairement que les dirigeants ne sont pas à la hauteur. C’est alors que leur petitesse apparait au grand jour.
Mais c’est alors qu’il leur faut plastronner, se montrer, briller.
Et comment briller quand les échecs ternissent leur image ? En se faisant acclamer dans des manifestations organisées à leur gloire.
Oui – la preuve de la petitesse des rois et des tyrans, c’est dans les acclamations qui montent vers eux depuis la rue qu’il faut la trouver.
On n’a jamais acclamé autant Bachar Al Assad que depuis quelques jours.
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