Monday, December 19, 2011

Citation du 20 décembre 2011

Clore des cycles, fermer des portes, finir des chapitres - peu importe comment nous appelons cela, l’important est de laisser dans le passé les moments de la vie qui sont achevés.

Paulo Coelho – Le Zahir

Le cycle, comme la porte, doit être refermé pour éviter les courants d’air...

Et quoi d’autre ?

On comprend bien le sous-entendu de Coelho : les cycles sont importants parce que c’est en les closant qu’on arrive à achever un moment de la vie, donc à le faire basculer dans le passé. En sommes-nous si sûrs ?

--> Le cycle : comment ça marche ?

On trouve en effet dans la définition du cycle l’idée d’un tout qui se clôt : soit parce qu’il revient à son point de départ et s’y arrête ; soit parce qu’il correspond à un tout qui a manifestement atteint son terme. Lisons le TLF : Cycle – Succession de phénomènes présentant un caractère de périodicité dans le temps ou, plus rarement, dans l'espace, et constituant les étapes d'une évolution de l'état initial à l'état final.

Donc, si je laisse de côté l’idée de périodicité qui ferait qu’un cycle ne puisse se clore sans en appeler un autre – ou la réitération du même – on comprend bien que parcourir un cycle c’est nécessairement viser ou atteindre une fin.

Tout cela me laisse songeur : il doit y avoir des moments de la vie qui sont achevés ; ceci est bon ; et pour les clore, considérons-les comme appartenant à un cycle. La question est certes de savoir alors comment clore le cycle, mais aussi comment déchiffrer ce qui nous arrive en tant que ça constitue un cycle.

Oui, parce qu’il y a des étapes de la vie qui se ferment d’elles-mêmes sans qu’on leur ait rien demandé, comme par exemple quand la mort frappe une personne qui nous est essentielle.

La question est bien alors de lire notre passé à la lumière de cette fin brutale, comme si un cycle se révélait à nous, cycle qu’il ne nous sera pas permis de parcourir une fois de plus.

A moins que nous retenions l’idée que ce soit la vie entière qui constitue un cycle : il doit y avoir alors dans notre passé certains évènements qui sont rattachés à notre présent, et qui pointent vers une issue prévisible dans l’avenir. Moyennant quoi le cycle comporte aussi une part de projection dans l’avenir.

2 comments:

Anonymous said...

Comme les saisons...

et ce poème :

Saltimbanques
à Louis Dumur

Dans la plaine les baladins
S'éloignent au long des jardins
Devant l'huis des auberges grises
Par les villages sans églises

Et les enfants s'en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe

Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours des cerceaux dorés
L'ours et le singe animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage

Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

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Comme vous dites, parfois on n'a rien demandé...

Il me vient en tête le titre d'un film ou il est question d'une partie de jeu

"Jumanji" d'où le héros ne pourra s'en échapper que lorsqu'un autre joueur reprendra la partie et le libèrera sur un coup de dés vingt-six ans plus tard.

Mais ça me laisse dubitative en ce qui concerne mon parcours...


F'

Jean-Pierre Hamel said...

Jumanji...
Oui, je me rappelle de ce film. Je me demande même si ce n'est pas le récit d'un cauchemar, du genre rêve d'impuissance. Car le héros est en effet pris dans un cycle, c'est à dire qu'il sait qu'il ne peut en sortir avant le fin de la partie - et qu'en même temps il n'a pas en main les commandes.
C'est aussi le type de représentation de la vie par les religions orientales, avec les ères de la civilisation (comme dans le kali yuga (l'âge noir). On en sortira, mais par le bas...